La vraie histoire du botox
Le botox est l’appellation d’une toxine botulique qui est utilisée en médecine et chirurgie esthétique pour traiter les rides et d’autres pathologies.
Il faut donc revoir l’historique du botulisme qui est une maladie très grave et mortelle dans certains cas pour mieux appréhender la dimension extraordinaire d’une maladie mortelle qui conduit à développer une thérapeutique extrêmement utilisée pour traiter les rides et les hyper contractions musculaires, générant de plus des milliards de dollars de bénéfice!
L’histoire commence en 1820 lorsqu’un médecin et poète Justinien Kerner remarque que dans la province du Wurtemberg en Allemagne, se produit une infection souvent mortelle liée à l’ingestion de saucisses fumées, donc pas suffisamment cuites; pendant de nombreuses années ce botulisme, qui est donc une nouvelle maladie isolée, sera appelé la maladie de la saucisse ou maladie de Kerner.
Dans les années 1930-1940, certains savants imaginent des armes biologiques telles des bombes remplies de bacilles botuliques; on dit même qu’en 1943 le SS allemand Heydrich a été tué par une telle bombe lancée par la résistance tchécoslovaque.
En 1949 le docteur Arnold Stanley Vincent Burgen qui travaille à Cambridge démontre que l’action de la toxine botulique consiste à empêcher la transmission de l’acétylcholine entre le nerf qui innerve le muscle, rendant ainsi la contraction de celui-ci impossible.
Cette découverte fondamentale va permettre aux docteurs américain Allan Scott et Arthur Rosenbaum de publier leur essai en 1973 d’injecter cette toxine botulique sur des singes pour exploiter l’effet paralytique de la toxine.
C’est un succès et en 1981, ces 2 médecins publient leur premier succès thérapeutique par utilisation de la toxine botulique dans le traitement du strabisme et du blépharospasme, puis dans le traitement des rides du lion, car ils constatent une amélioration concomitante dans cette région où les plis chagrinent les dames qui en sont affligées;.
C’est une révolution que vont rapporter ensuite Jean et Alastair Carruthers, des ophtalmologistes américains.Ils ne sont donc pas les inventeurs de cette technique révolutionnaire…
Progressivement la FDA va permettre aux États-Unis d’utiliser cette toxine botulique dans de plus en plus d’indications telles les rides du front, les ridules de la patte d’oie, les plis du cou, le bruxisme(contraction des mâchoires qui fait grincer les dents), et l’hypersudation. L’emploi de la toxine s’affirme également en tant que traitement de certaines migraines et des hyper contractions vésicales!
Le chiffre d’affaires incroyable des laboratoires qui fabriquent la toxine explique qu’il y a actuellement plusieurs toxines utilisables sur le marché, en provenance des souches botuliques A e B notamment.
Malheureusement pour le docteur Adam Scott, actuellement décédé, il avait vendu le brevet de la toxine botulique pour un million de dollars à la société Allergan, qui actuellement empoche des milliards de dollars, générant aussi une concurrence car d’autres Botox sont mis au point par d’autres laboratoires…
Chaque médecin et chirurgien emploie donc une certaine toxine avec une technique qui lui est propre, bien qu’il existe des recommandations, certaines officielles et d’autres officieuses; car il faut une autorisation de mise sur le marché pour une pathologie donnée lorsque l’on veut utiliser ces injections; celles-ci d’ailleurs ne sont permises qu’à des médecins confirmés, et non pas à du personnel paramédical ou à des amies qui vous veulent du bien, et surtout le bien de votre portefeuille!
Personnellement je favorise après un entretien clinique et une observation détaillée de tous les défauts du visage, je pratique deux séries d’injection à un mois d’intervalle d’une toxine un peu diluée, afin d’en prolonger l’effet et de corriger les petits défauts qui apparaîtraient après la première injection.
En procédant ainsi, mes résultats sont bien réguliers, stables et favorables; les petits incidents observés qui sont parfois le relèvement de l’extrémité du sourcil, des petits bleus, ou une parésie temporaire de la lèvre supérieure ou inférieure disparaissent en général au bout d’une dizaine de jours.
L’actualité récente d’une intoxication et d’une contamination par le bacille botulique dans la région de Bordeaux avec une quinzaine de patients atteint et un décès à la date du 17 septembre 2023, renforce cette idée que l’emploi de la toxine botulique est un véritable miracle économique et esthétique, mais qu’il faut toujours se souvenir qu’une toxine peut tuer!