
Les conseils d’un chirurgien esthétique est un livre que j’ai écrit et publié en 2006 aux éditions du Cygne.
On peut toujours le trouver sur les sites de commande de livres mais je voudrais revenir dessus d’une façon un peu particulière.
Qu’est-ce qui a changé depuis 20 ans parmi les conseils que je donnais à l’époque?
Le sous-titre du livre est” à la main la chance de guérir! ”
Or si on a fait des progrès extraordinaires en matière de techniques chirurgicales avec l’introduction des opérations mini invasives, l’utilisation des robots, dont témoignent la meilleure compréhension des phénomènes biologiques du vieillissement, le développement exponentiel des possibilités de la médecine esthétique (associant le Botox, les injections de remplissage notamment avec de l’acide hyaluronique); on assiste à la naissance de la médecine régénérative avec la compréhension de ce que sont les exosomes;
Mais en fait rien a été réellement modifié entre l’angoisse du patient et l’incertitude du chirurgien en qui concerne les résultats qu’on va obtenir!
Nous n’avons toujours pas élaboré d’accélération de la cicatrisation; nous ne maîtrisons pas totalement les phénomènes infectieux; il y a toujours un risque à faire des injections sous la peau à cause des phénomènes d’embolie vasculaire, malgré toutefois le grand progrès introduit par le docteur Benjamin Ascher qui a mis au point le système Sibus qui est un détecteur émetteur échographe digital que l’on place sur l’index pour vérifier s’il y a des petits vaisseaux sous la peau au moment de piquer.
On retrouve à la mode des nouvelles techniques de lifting tel le Deep plane Facelift, mais qui en fait n’est qu’une variation des techniques de Smas lifting que j’avais mis au point dans les années 1976.
L’augmentation des séquelles à la suite de chirurgie bariatrique conduit à des opérations dans 20 % des cas seulement, après des pertes de poids supérieures à 30 kg;ce qui veut dire que la peau se rétracte relativement bien chez de nombreux patients notamment, au niveau du visage et même du corps.
Actuellement on tente de rétracter le derme profond par des brûlures maîtrisées grâce à du plasma chaud ou à des ultrasons ou à de l’ultra fréquence, mais les résultats ne sont pas encore considérés comme véritablement durables.
Le lipofilling qui est l’injection de sa propre graisse dans les endroits où il en manque au niveau du visage ou du corps est une avancée majeure qui avait été mise au point par le docteur Yves Gérard Illouz déjà en 1978!
Alors il nous reste sur les bras les patients dysmorphophobes et les patients paranoïaques: La formation des chirurgiens esthétiques en matière psychologique est dérisoire;nous commettons encore des gros péchés d’orgueil qui nous poussent à opérer des patients qu’il ne faudrait surtout pas opérer parce qu’on a l’impression qu’on est meilleur que le son confrère! Triste vanité, manque de confraternité qui alimentent les fonds des avocats spécialisés dans les plaintes pour ratage après la chirurgie esthétique et qui désolent les compagnies d’assurance malgré leur tentative d’information répétée à ce sujet.
En résumé il reste trois conseils fondamentaux que nous pouvons donner au patient:
1) êtes-vous sûr de pouvoir affronter psychologiquement et financièrement une opération de chirurgie esthétique non remboursée par la sécurité sociale?
2) avez-vous préparé cette opération par l’arrêt du tabac qui spasme les vaisseaux sanguins,démarré une perte de poids pour mieux tolérer l’anesthésie et un jeune de sucre chocolat et alcool pour diminuer la prolifération des microbes en vous, tout cela pendant une semaine au moins avant le geste chirurgical?
3) vous êtes vous assuré que le chirurgien qui va vous opérer est qualifié auprès du conseil de l’ordre des médecins français et pourra être joint en cas de problème, contrairement aux chirurgiens de l’étranger même si leurs tarifs sont spectaculairement incitatifs?