Choisir de se faire réduire la poitrine n’est pas une décision à prendre à la légère. La réduction mammaire est une opération importante dont le docteur Vladimir Mitz, chirurgien esthétique à Paris et auteur du livre ” Chirurgie esthétique : pour ou contre “, nous explique les différentes étapes.
Lorsque la taille de la poitrine devient un handicap et crée des complexes, la réduction mammaire peut être une solution pour se réconcilier avec son corps. Mais avant de se lancer, il est important de bien se renseigner sur cette délicate opération de chirurgie esthétique.
QUELLES INDICATIONS POUR UNE RÉDUCTION MAMMAIRE ?
Deux raisons justifient le recours à une réduction mammaire : la raison fonctionnelle et la raison esthétique. ” Fonctionnelle, car des seins lourds et imposants créent des douleurs dans le dos et sont handicapants dans la vie de tous les jours, pour faire du sport par exemple “, explique le docteur Vladimir Mitz, chirurgien esthétique à Paris. ” Et esthétique, car des seins volumineux déforment la silhouette, ont tendance à tomber et la personne est constamment obligée de porter un soutien-gorge “.
Il faut savoir qu’un sein normal, de bonnet B ou C, pèse environ 400 grammes. ” C’est à partir d’un bonnet E, et surtout F, que les patientes les jugent trop gros et demandent parfois une réduction “, détaille le chirurgien. Ainsi, lorsqu’au minimum 300 grammes sont retirés par sein, cela est considéré comme une chirurgie réparatrice et est pris en charge par la Sécurité Sociale.
COMMENT SE DÉROULE L’OPÉRATION ?
Avant l’opération, le chirurgien va réaliser des dessins préopératoires sur la patiente. Sous anesthésie générale, cette dernière est assise lors de l’opération. ” Cela facilite la sculpture du sein “, précise le médecin. Ensuite, le chirurgien enlève la partie profonde de la glande, au plus près du muscle pectoral. La quantité de graisse enlevée varie selon l’âge. ” Une femme plus âgée, proche de la ménopause peut bénéficier seulement d’une liposuccion, ce qui permet de réduire grandement les cicatrices “. Tout ce qui sera retiré de la poitrine sera examiné par le chirurgien et envoyé en laboratoire. Cela a pour but de vérifier qu’il n’y a pas de tumeur qui était dissimulée. ” C’est très rare et concerne seulement 1 cas sur 400 “.
Le sein est ouvert en trois endroits différents, qui laisseront donc 3 cicatrices : celle autour de l’aréole, celle verticale sous le sein et celle horizontale à la base du sein. Ces deux dernières forment un ” T “. ” Aujourd’hui, la cicatrice verticale a été allongé afin de faire des seins plus ” érotiques ” qui pointent plus vers l’avant, et la cicatrice horizontale a énormément diminué “, détaille le Dr Vladimir Mitz.
Y A-T-IL UNE PERTE DE SENSIBILITÉ ?
Après l’opération, le sein apparaît toujours un peu trop haut, car le chirurgien sur-corrige l’effet de la pesanteur afin d’anticiper, en fonction de la qualité des tissus, le fait que le sein va retomber. ” Le sein sera stabilisé dans les 4 à 6 mois suivant l’opération et les cicatrices deviennent jolies au bout de 2 ans “. Dans 5% des cas survient une perte de la sensibilité. ” L’insensibilité se produit le plus souvent dans des cas de réduction massive, soit plus de 500 g par sein “, précise le médecin. Dans la majorité de ces cas, la sensibilité revient avec le temps.
QUELLES PEUVENT ÊTRE LES COMPLICATIONS ?
Comme pour toute opération, plusieurs complications peuvent survenir :
- la nécrose de l’aréole et du mamelon. ” Cela est très rare et réparable. Cette complication est majoritairement liée à une faute technique où le chirurgien a sectionné involontairement des vaisseaux sanguins “.
- l’infection postopératoire. ” Elle est causée par un microbe issu du corps de la patiente (angine, infection urinaire…) d’où la nécessité d’une consultation avec l’anesthésiste avant l’opération, pouvant conduire à l’annulation de l’opération “.
- un hématome post-opératoire. “ Sous l’effet d’un choc émotionnel, la tension de la patiente monte d’un coup ce qui fait sauter les caillots sanguins du sein fraîchement opéré comme un bouchon de champagne. Le sang se met alors à couler à l’intérieur du sein “.
Une réintervention n’est réalisée que dans 5% des cas. La cause est souvent une récidive de l’hypertrophie du sein dû à la croissance hormonale lorsque l’opération a été faite sur une jeune patiente ou qu’il y a eu une prise de poids, une grossesse, etc. ” Cela peut aussi être une correction de la symétrie qui n’est pas toujours facile à obtenir du premier coup “.
UNE OPÉRATION QUI A ÉVOLUÉ
Le suivi post-opératoire obéit à la règle des 6 :
- Premier changement de pansement 6 jours après l’opération. ” Aujourd’hui les fils sont tous résorbables, il n’est donc pas nécessaire de les enlever “.
- Contrôle de sécurité à la 6ème semaine, afin de voir si tout va bien.
- Contrôle d’évaluation et de stabilisation au bout de 6 mois
Cette opération a beaucoup évolué depuis les dernières décennies. “Avant les patientes saignaient énormément au cours de l’intervention ce qui nécessitait des transfusions. Ce n’est aujourd’hui plus le cas, car le saignement a été énormément diminué grâce à des infiltrations d’adrénaline et de produits anesthésiants “, détaille le chirurgien. Aujourd’hui, dans 99% des cas, le mamelon et l’aréole sont intacts. Les techniques modernes permettent également au sein de garder sa fonction première qui est d’allaiter.
quels progrès récents en matière de réduction mammaire?
1)on infiltre de la lidocaïne adrénalinée afin de diminuer les pertes de sang per-opératoires: plus besoin de transfuser les patientes dans les suites parce qu’elles perdent très peu de sang!
2)les cicatrices sont raccourcies au maximum: on privilégie l’allongement de la cicatrice verticale sous aréolaire, ce qui rend le sein plus projeté vers l’avant, afin de raccourcir la cicatrice horizontale, qui mesure souvent moins de 6cm;
3)les cicatrices sont fermées par des fils résorbables et des sutures multicouches: d’où des cicatrices de plastie mammaire plus jolies, et finie la crainte de l’ablation des fils et des agrafes menaçantes!
4)les pansements post opératoires sont allégés au maximum; une simple brassière du commerce suffira, plutôt qu’emprisonner les seins après réduction mammaire, par des soutien gorges compressifs et compliqués à endosser!
5)La préservation de la capacité d’allaiter et la sauvegarde de la sensibilité des mamelons sont un must, qui devient plus aléatoire quand la réduction mammaire concerne des gigantomasties (réduction mammaire supérieure à 1 kilo par côté!);