Réduction mammaire pour traiter l’hypertrophie mammaire
Operation de reduction mammaire ou plastie mammaire pour hypertrophie et/ou ptose mammaire:
1)durée opératoire= 2heures
2)douleurs= modérées à nulles, traitées par anatalgiques banaux
3) hospitalisation= une nuit
4)prix= 2000à 4000e en sus de la prise encharge sécu, en fonction de la difficulté opératoire
5)risques= hématome à reprendre, petites infections sur fils profonds, sepsis important exceptionnel, risques d’asymétrie résiduelle et de reptose si la peau est peu résistante;; diminution de la sensibilté du mamelon signalée dans dans 5à 10% des cas en fonction de la technique utilisée
6) arrêt de travail= 15 jours
7) reprise des activités sportives= 45 jours
8) resultat stabilisé = 4 mois
9) appréciation = 95% de grande satisfaction
10) possibilté d’allaiter= oui avec les techniques modernes
évolutions techniques récentes:
Le dogme des 5 cm pour la longueur de la cicatrice sous-mammaire
Par le docteur Vladimir Mitz
Les plasties mammaires de réduction ou de reconstruction imposent des cicatrices ; au cours des années 2000-2020, les chirurgiens ont essayé de réduire l’importance de cette rançon cicatricielle ;
Les années 90 ont vu d’importantes modifications dans la technique des réductions mammaires; la longueur des cicatrices n’était pas considérés comme un élément déterminant parce que c’était plus la vitalité des téguments et de la glande qui préoccupaient les chirurgiens plasticiens.
Historique
Le professeur Ivo Pitanguy du Brésil à eu en ce domaine une idée fondamentalement disruptive : Ne pas séparer la glande mammaire de la peau et tailler la glande en profondeur en enlevant une sorte de quille de bateau inversée de tissu glandulaire excédentaire. La rançon cicatricielle n’était pas un élément déterminant du résultat esthétique.
Ayant fait ma thèse avec le docteur Jean-Pierre Lalardrie en 1973 sur sa technique de la voûte dermique pour diminuer les seins, j’ai pu m’apercevoir que la rançon cicatricielle restait un problème préoccupant pour les patientes opérées.
Le dogme d’une verticale de 4cm pour stabiliser le sein
La technique de Lalardrie donnait des résultats magnifiques, basée sur une réduction glandulaire de type Pitanguy; la différence résidait dans l’utilisation d’un clamp pour enlever la quantité indispensable de peau excédentaire; j’obtenais une jolie forme de seins, mais un peu plats et peu projetés du fait d’un dogme intangible: La distance entre le bord inférieur de l’aréole et le nouveau sillon sous-mammaire ne devait pas dépasser 4 à 5 cm; du coup la cicatrice sous mammaire était très longue pour éponger l’excédent cutané; elle barrait parfois affreusement le thorax dans le cas des gigantomasties, où l’on enlève 1000 gr par côté…
À l’hôpital Boucicaut de Paris où j’opérais à l’époque, j’ai découvert que l’on pouvait allonger la cicatrice verticale sous-mammaire et que cela diminuait la longueur de la cicatrice horizontale sous-mammaire :
D’ailleurs le docteur Daniel Marchac, préconisait aussi, au cours des Congrès de chirurgie plastique, que lui aussi œuvrait pour obtenir une cicatrice sous mammaire la plus courte possible ;
Dans les années 1975, le docteur Claude Lassus, chirurgien niçois, utilisait une technique originale avec une cicatrice verticale pure sous mammaire, se débrouillant avec une grande habileté, pour totalement éviter la cicatrice horizontale.
Sa technique confidentielle au départ, fut reprise par le docteur Madeleine Lejour, de Bruxelles, qui est la popularisa brillamment.; plus aucune cicatrice horizontale sous-mammaire dans cette méthode!
L’introduction de la liposuccion permettait de réduire la composante graisseuse des seins opérés.
Inconvénient de la cicatrice verticale pure ?
L’inconvénient de cette cicatrice verticale pure est qu’elle expose à une récidive de la ptôse mammaire car on enlève moins de peau pour stabiliser la glande mammaire sous-jacente ;
L’hématome post opératoire important est un phénomène indésirable qu’une bonne chirurgie peut prévenir, mais qui doit alerter en post opératoire-à l’inverse des petits bleus .
Complication fréquente de la chirurgie esthétique et réparatrice, ces hématomes peuvent être redoutables!
Heureusement le plus souvent il s’agit d’ecchymoses ou de Petits Bleus superficiels, témoignant de la fragilité capillaire du derme chez des patients fragiles; ils vont disparaître en 10 à 15 jours, sans laisser de marques, et en passant par des coloris violacés, puis jaune et verdâtre.
L’hématome poste opératoire “sérieux” survient parce que un petit vaisseau sanguin se remet à saigner ou bien n’a pas été correctement coagulé dans la profondeur de l’espace d’intervention, pendant l’opération initiale; il s’agit en général d’un vaisseau de petit débit car sinon le l’opérateur l’aurait facilement repéré et coagulé pendant l’opération: C’est ce qu’on appelle le temps d’hémostase,
En général les chirurgiens plasticiens pratiquent l’opération après avoir infiltré les tissus avec un liquide contenant de la lidocaïne adrénalinée; ceci afin de diminuer le saignement et contribuer à la sécurité opératoire;
Mais ce faisant, il peut survenir en postopératoire une augmentation brutale de la tension artérielle à cause d’un choc émotionnel, d’un coup de téléphone inattendu, d’un stress particulier; c’est une brutale explosion de la pression artérielle qui fait sauter le petit bouchon qui bloquait le saignement; le patient est en train de se réveiller, et l’hémorragie reprend parfois à l’insu de l’équipe soignante, en tout cas en tout début d’évolution;
Ce n’est qu’au bout d’un certain temps qui peut se compter en minutes ou en heures que l’on s’aperçoit qu’il y a une anomalie au niveau du site opératoire:
– gonflement anormal sur le site de l’opération, près des incisions ou un peu à distance;
– douleur qui va en augmentant à point de départ local
– malaise et angoisse du patient qui vont en augmentant
On peut parler alors d’hématome expansif: il gagne rapidement de volume et peut alors comprimer la trachée, gênant la respiration s’il survient au niveau du cou, à la suite d’un grand lifting cervico-facial.
À ce moment l’équipe soignante alerte le chirurgien joignable sur place ou par téléphone; il doit revenir examiner le patient et prendre la décision opératoire de reconduire le patient au bloc afin de pratiquer l’hémostase sous anesthésie générale, ou plus rarement et à l’opposé, de pratiquer un pansement compressif susceptible de stopper l’hémorragie, à condition que celle-ci soit minime ;
À cet égard, il est intéressant qu’un drain aspiratif soit placé à la fin de l’opération initiale au cours d’une chirurgie importante où comportant un risque de saignement post-opératoire: Ce drain a pour mérite d’évacuer le saignement ce qui décomprime la plaie, et est un bon indicateur de l’intensité du saignement; si le drain se remplit de plus de 100 cc par heure, c’est qu’il y a un vrai problème et qu’il faut ré-intervenir rapidement.
Dans les scénarios les plus fréquents de mon expérience, une ré intervention dans les 6 premières heures a toujours permis de régler le problème, et d’éviter des complications plus tardives telles l’infection de l’hématome post-opératoire, ou bien l’ouverture du site opératoire sous tension à cause d’un hématome expansif;
Il n’y a que dans les suites de plastie abdominale(où le décollement sous-cutané est très important) qu’il a fallu envisager une transfusion chez des patientes dont le taux d’hémoglobine avait baissé considérablement.
En conclusion, les hématomes post-opératoire expansifs sont heureusement une complication rare; c’est pourquoi il est si important d’être opéré dans des conditions d’hospitalisation et de sécurité à la fois technique et humaine, protégé par une équipe infirmière et de surveillance motivée pour pouvoir bénéficier d’une reprise rapide au bloc opératoire en cas de nécessité .