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Catégorie : Divers

23 mai 2024

Publié dans Divers
2 avril 2024
platysma

Il semble que ce muscle possède des mouvements paradoxaux:

Une équipe composée de chercheurs de plusieurs villes des États-Unis ont publié un travail intéressant concernant l’anatomie fonctionnelle du muscle peaucier du cou ou platysma; cette étude est signée par le docteur Oded Ohana qui travaille dans une équipe d’ophtalmologistes.
Leur étude a une portée relativement importante dans la mesure où ce muscle, que j’appelle muscle de la grimace, attire les coins de la bouche vers le bas mais aussi déforme et contracte plus la peau du cou en exagérant les bandes platysmales ou fanons.

L’anatomie de ce muscle a surtout été étudiée par mon ami Claudio Cardozo de Castro à Rio de Janeiro au Brésil; ila beaucoup publié sur le sujet dans les années 1975-1980: Les études de mon ami ont montré que la seule solution pour parvenir à améliorer l’anatomie du cou était de faire une transsection basse de ces muscles, et non pas une suture au milieu du cou, opération qui a été appelé la platysmaplastie en corset, décrite par Joel Feldman aux US;elle a été utilisée par beaucoup de chirurgiens pendant longtemps, puis fut délaissée parce qu’elle donnait une rigidité au milieu du cou qui s’avère un peu gênante.

L’étude récente des chirurgiens américains a démontré que le muscle platysma subit un vecteur de contraction vers l’arrière au niveau de sa portion faciale, et un vecteur vers le haut dans la partie basse du muscle qui s’insère au niveau de la moitié antérieure de la clavicule.

Je voudrais rappeler aussi qu’avec le dr Patrick Knipper, nous avons montré que les cordes platysmales étaient dûes à une hypercontraction et non à un relâchement des muscles peauciers du cou; on peut dont les diminuer par des injections de botox,; pour les faire disparaître ou au moins en diminuer l’intensité de contraction et de visibilité. Il a d’ailleurs été confirmé par des travaux ultérieurs du Docteur Patrick Trévidic,un très brillant chirurgien français qui l’a publié aux États-Unis, avec un grand retentissement!

En conclusion, la connaissance anatomique plus précise du muscle platysma permet une modulation efficace au cours des injections de Botox dans ce muscle pour en atténuer les effets plutôt négatifs au niveau de l’expression du visage. Il est aussi nécessaire de rappeler que ce muscle platysma, par son hyper contraction, stabilise la partie antérieure de la face dont l’équilibre repose aussi sur la colonne cervicale; or celle-ci a tendance à s’incurver avec les années: C’est le muscle platysma ou peaucier du cou qui,comme des filins détendus sur le mât d’un navire ,en assurent un équilibre satisfaisant; ce fait n’est donc pas à négliger

1)The anatomy of the platysma muscle
CC de Castro – Plastic and reconstructive surgery, 1980

2)Corset platysmaplasty
JJ Feldman – Plastic and reconstructive surgery, 1990

3)Is it necessary to suture the platysma muscles on the midline to improve the cervical profile? An anatomic study using 20 cadavers
P Knipper, V Mitz, D Maladry, G Saad – Annals of plastic surgery, 1997

4)Platysma bands: is a change needed in the surgical paradigm?
P Trévidic, G Criollo-Lamilla – Plastic and Reconstructive Surgery, 2017

7 février 2024

par le docteur Vladimir Mitz
Pour le début de l’année 2024 j’aimerais vous donner quelques éléments très contemporains par rapport à la demande de chirurgie esthétique et réparatrice du nez que l’on appelle la rhinoseptoplastie. 
1) une demande de sécurité opératoire 
En effet beaucoup de patients ont bien compris qu’il vaut mieux une anesthésie générale, plus confortable et sécure, pour faire une opération esthétique du nez surtout s’il y a en même temps à réaliser un élément d’amélioration respiratoire au niveau de la cloison nasale. 
2) une demande de prise en charge par la sécurité sociale 
Quand il y a un problème respiratoire associé à une déformation esthétique, cette partie financière destinée à la  rectification de la cloison peut justifier une prise en charge par la sécurité sociale, Il faut préciser ici  que la chirurgie esthétique sera facturée en plus  de la prise en charge de la cloison,  mais que toute chirurgie esthétique à une contrainte réparatrice en elle-même puisqu’elle répare un complexe qui  déprime le patient et gêne sa vie quotidienne. 
3) une crainte importante des ratages 
Pour tout chirurgien l’opération de rhinoplastie esthétique est un sommet de l’art chirurgical avec une difficulté particulière à cause de la consolidation osseuse si l’on fait une ostéotomie des os propres, et un éventuel gonflement prolongé du nez: car certains patients cicatrisent très lentement en profondeur. 
Ainsi des petites irrégularités peuvent apparaître au niveau du dos du nez ou un gonflement de la pointe du nez peut tarder à disparaître. 
On admet que 5 % des patients opérés d’une rhinoplastie esthétique peuvent justifier d’une retouche après un an d’évolution. 
Certains chirurgiens préconisent d’utiliser la piézoélectricité pour faire les coupes osseuses, ou d’autres techniques telles de simples rapages de la bosse du nez; mais c’est une approche différente pour un résultat qui doit être validé par le patient en tant que réussite, ce qui peut prendre du temps de toute façon: En effet le patient doit se réapproprier son nez, ce qui n’est pas évident le lendemain de l’opération!
3) une exigence de nez très personnalisé 
En effet, le temps des nez standard à la parisienne est révolu; les patients exigent une modification informatique au préalable, ou au moins un dessin très précis sur photographie de bonne qualité, pour visualiser un projet opératoire qu’ils doivent accepter ou modifier par eux-mêmes. 
De ce fait les chirurgiens ont essayé d’imaginer des techniques opératoires nouvelles:
* rhinoplastie de préservation: il en est ainsi des rhinoplastie avec préservation,  qui peuvent dans les cas de toutes petites bosses,  autoriser un simple rapage de la bosse et un enfoncement de la pyramide nasale en profondeur pour diminuer sa projection;  cette technique évite donc les ostéotomies latérales sur les eaux propres du nez:
*Rhinoplastie aux ultrasons:  cette méthode  consiste à sectionner l’os  grâce à des instruments piézo-électriques, ce qui plaît à beaucoup à certains chirurgiens; en fait cela ne modifie guère les résultats définitifs qui dépendent plus du côté artistique du chirurgien que de l’instrumentation utilisée;

AVANT


APRÈS

4) il existe des demandes particulières
 par exemple chez les patients qui ont ce qu’on appelle des nez ethniques, avec des caractéristiques singulières de nez trop plat chez les Asiatiques, ou bien des narines très dilatées comme dans certaines populations africaines. 
Il existe alors des techniques opératoires spécifiques pour répondre à une demande de correction de ces déformations, qui ne préoccupent pas tous les individus mais seulement certains patients: ceux ci souhaitent avoir un aspect plus “européen”; 
5) la possibilité de réaliser des rhinoplastie médicales sans opérer
Les modifications de profil ou de l’aspect du nez sont possibles par injection d’acide hyaluronique; cela  a été un grand progrès car dans certains cas cette manœuvre initiale peut aider à la prise de décision pour un résultat définitif par opération; on peut ainsi estomper une bosse nasale, corriger une pointe nasale trop ronde, ronde ou régulariser des petites anomalies de relief au niveau de l’arête nasale après une opération qui n’a pas donné entièrement satisfaction. 
Finalement les opérations de rhinoplastie par chirurgie évoluent constamment au niveau de la technique qui est utilisée, mais celle ci  nécessite aussi une grande expérience de la part du chirurgien dont la main ne doit pas trembler et qui doit posséder un esprit presque artistique pour exercer ses dons; il faut sculpter un nez naturel joli et bien intégré dans le visage, ce qui représentera un immense bénéfice physique et psychologique pour le patient pour le restant de sa vie. L’adresse du chirurgien permet seul de faire ce que l’on appelle des rhinoplastie en finesse,  avec des résultats naturels et jamais identiques d’un patient à l’autre. il s’agisse de nez trop grand ou trop petits,  ou bien de rattrapage de nez considérés comme un raté,  c’est vraiment la patte du chirurgien qui compte et surtout son expérience professionnelle.
La correction  des cloisons nasales déviées ou obturantes  améliore en général grandement les possibilités de respiration sauf s’il s’agit d’un épaississement des muqueuses endonasales par hyper réaction de type allergique ou s’il existe une polypose endo nasale. 
Le plus difficile pour un chirurgien n’est pas de réduire un très grand nez caricatural, mais bien de donner satisfaction à une très jeune fille qui a une petite déformation qu’elle ne supporte pas, le plus souvent pour des raisons familiales de ressemblance et de refus d’élaborer cet aspect.. 
L’abord psychologique qui contribue à l’information et au succès de l’opération représente donc aussi une action importante de la part du chirurgien rhinoplasticien.

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15 janvier 2024

Quoi de neuf en augmentation mammaire en 2024?

Une récente étude sur les méthodes d’augmentation mammaire aux États-Unis conduite par les docteurs Michel Stein et collaborateurs, associant des équipes de New York Chicago et Toronto a été publiée dans le plastic et reconstructive surgery journal de décembre 2023;
Cette étude rétrospective sur un grand nombre de patients opérés par trois équipes chirurgicales a montré que la majorité des augmentations mammaires aux États-Unis et au Canada était encore pratiquée de la façon suivante:
1) les prothèses les plus utilisées sont en gel de silicone avec une paroi extérieure en feuilleté de silicone lisse; les prothèses micro texturées ne sont plus le premier choix et sont en nette diminution depuis 2021;

2) la majorité des patientes opérées présentaient également une petite ptose mammaire, c’est-à-dire des seins un peu tombants: En effet la majorité des patientes sont effectivement opérées après l’âge de 30 ans et non pas dans l’adolescence, ou dans leur prime jeunesse;

3) l’incision la plus utilisée est l’incision sous mammaire dans le pli situé sous le sein(70 % des cas), alors que l’incision périaréolaire n’était utilisée que dans 24 % des cas;

4) le placement des prothèses (qui devient tendance devant le plan musculaire du pectoral, Tout du moins en Europe et sur la côte ouest des États-Unis) n’est pas celui qui est le plus utilisé: En effet, la majorité des cas d’implantation se fait en arrière du muscle pectoral.
Cette étude démontre l’influence importante de la Food and Drug Administration (FDA) aux États-Unis, qui réglemente d’une façon plus ou moins explicite les bonnes pratiques chirurgicales outre Atlantique.

Cette étude a concerné l’évolution des méthodes chirurgicales pour l’augmentation mammaire depuis les 16 dernières années;
Toutefois, il me paraît nécessaire de faire plusieurs commentaires:
1) les prothèses micro texturées sont encore très utilisées en France sauf celle de la marque allergan; en effet il semble que le nombre de coques réactionnelles reste plus faible en utilisant ces prothèses dont la paroi n’est pas lisse mais vallonnée d’une façon quasi fractale;
2) les incisions choisies dépendent des habitudes de chaque école chirurgicale et de chaque opérateur; personnellement je suis partisan de l’incision axillaire dans les plis horizontaux du sommet de l’aisselle car cette incision devient invisible dans 90 % des cas après 6 mois; mais elle est techniquement beaucoup plus difficile, et expose à un risque d’hématome si le décollement est brutal et non contrôlé pour créer la poche d’insertion de la prothèse.
3) le placement de la prothèse en rétro musculaire expose au risque de la valse des prothèses qui sont remontées vers la clavicule lorsque le muscle pectoral se contracte; il est donc nécessaire de décoller le muscle pectoral des côtes inférieures, ce qui explique l’utilisation de ce qui s’appelle le dual plan: La partie basse de la prothèse n’est plus couverte par le muscle pectoral mais repose directement sous la peau sur le sillon sous mammaire; ceci peut rendre perceptible la prothèse si la peau est fine.
C’est pourquoi je reste un amateur inconditionnel du placement de la prothèse en prémusculaire pour éviter l’inconvénient de ce déplacement inesthétique des implants mammaires au cours des contractions musculaires du thorax. Le placement rétro musculaire ne se justifie que dans les cas où il existe une aplasie mammaire totale, c’est-à-dire complète absence de tissu glandulaire mammaire ,qui ne peut paz cacher la prothèse située en dessous.
4) il n’est pas fait mention de cette étude des travaux récents d’un chirurgien français le docteur Éric Auclair récemment disparu malheureusement: Ce chirurgien brillant a décrit l’augmentation mammaire hybride, qui consiste à ajouter un lipofilling(ou greffe de sa propre graisse) dans les tissus qui entourent la prothèse afin d’en masquer les contours et d’ajouter un bénéfice biologique à la cicatrisation interne après l’opération; cette technique est maintenant validée, mais n’est pas utilisable dans tous les cas car toutes les patientes n’ont pas une réserve de graisse suffisante; il faut aussi comprendre que la graisse qui est injectée n’est pas mise en contact direct de l’implant mammaire car elle ne survivrait pas, mais bien dans les tissus qui entourent la cavité de la prothèse, afin que des vaisseaux sanguins puissent nourrir les adipocytes transplantés.

Ce qui est remarquable en matière de prothèse mammaire et qui n’est pas explicité dans cette étude, est la durée de vie des implants que les fabricants mettent sur le marché depuis les années 2000: En effet on constate que la nécessité d’un changement de prothèse n’est plus au maximum après 10 ans , mais dans certains cas peut aller jusqu’à 20 ans après l’implantation; cela nécessite des examens cliniques réguliers de surveillance, et également des mammographies numérisées ou parfois des scanners ou des IRM pour déterminer la nécessité d’un changement des prothèses mammaires, même s’il n’y a aucun signe extérieur d’anomalie ou de complication.

ptose avant implants vladimir mitz

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ptose après implants 300cc vladimir mitz

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23 novembre 2022
nez avant-apres

 rhinoplastie d’un nez pointe ronde 20 ans après

Photos d’un nez affiné par rhinoplastie, 20 ans après

Opérateur Vladimir Mitz

Il est interessant d’observer les résultats à très long terme d’une opération de rhinoplastie de la pointe visant à affinner le bout du nez.

Comment obtenir de la finesse au niveau d’un nez ?
rhinoplastie d’un nez pointe ronde 20 ans après: Comme le montre les deux photos ci-jointes, j’ai obtenu de la finesse au niveau d’un nez large et épais en associant plusieurs techniques chirurgicales ;
Cette opération a été réalisée il y a plus de 20 ans ;
A l’époque on ne disposait pas des injections d’acide hyaluronique stable pour réaliser une rhinoplastie médicale, dans l’effet aurait d’ailleurs été temporaire ;
Les photos sont d’abord celle du cas, à l’origine, puis une photo envoyée par le patient 20 ans après l’opération ;

La technique opératoire a consisté en plusieurs temps :
1) Rapprocher les os propres du nez par des ostéotomies latérales, à l’aide d’un petit burin et d’un marteau
2) Diminuer la rondeur de la pointe nasale en enlevant la partie haute des cartilages alaires
3) Rapprocher les dômes de ces cartilages alaires
4) Réutiliser les cartilages alaires enlevés pour créer une nouvelle arrête cartilagineuse médiane, sous la forme d’une crête attrapant mieux la lumière
5) Mettre en place un étai columellaire qui a été taillé au dépend de la cloison nasale, afin de soulever la pointe nasale ;

Tous ces gestes techniques ont été réalisés par voie fermée sans aucune cicatrice résiduelle visible !
Le résultat après 20 ans est très satisfaisant, et le patient me demande plus aucune retouche ;

opération nez avantopération nez 20 ans après

3 novembre 2022

Un article scientifique expérimental très poussé a été publié dans le plastique et reconstructrice surgery journal américain, qui vise à étudier l’effet de la chitine sur la cicatrisation autour des prothèses mammaires introduite chez des souris (dont on ignore bien sûr si elles souhaitaient ou non une augmentation mammaire…)

Cet article a été publié par des chirurgiens de HARBING, une grande ville universitaire chinoise ; les auteurs principaux sont les Dr LIJUN HAO et DAN YANG.
Les substances actives de la chitine, principal élément formant la paroi des coquillages crustacés et autres insectes, ont été étudiées et reconnues dès 1970 par une équipe dirigée par JF PRUDDEN.

Les molécules composant la chitine ont la propriété de diminuer les réactions inflammatoires et les réactions infectieuses, diminuer le nombre de fibroblastes, et diminuer la production de collagène de type 1 et 3.

On voit sur la photo ci-jointe l’incroyable différence d’épaisseur de la coque produite, en comparant les épaisseurs à gauche gris-bleu de la capsule, et à droite une bien moindre épaisseur chez les souris traitées par la chitine.


L’utilisation des dérivés de la chitine est devenue courante en dermatologie cosmétique. Mais pour le moment, rien ne prouve que cet effet positif de diminution des capsules péri prothétiques pourra être constaté chez l’humain. Avec les prothèses mammaires en silicone les plus modernes qui sont sur le marché, le taux de coques périphériques qui sont gênantes et palpables a été réduit à environ 2% des cas opérés.

Saluons donc la qualité des expérimentateurs chinois et leur résultat scientifique indiscutable, qui va permettre de diminuer encore l’incidence des coques péri prothétiques notamment dans les reconstructions du sein après cancer.

1 août 2022

le botox est efficace pour traiter les plis du cou

Le botox est efficace pour traiter les plis du cou comme on le constate regulièrement, à condition de bien piquer dans les cordes musculaires encore appelles fanons.

Les cordes qui apparaissent au niveau du cou chez certaines patientes parfois dès la quarantaine sont liées à l’ Hyper contraction des muscle platysmas: C’est ce que nous avons montré avec Patrick Knipper par des études électromyographiques il y a une dizaine d’années.

Pourquoi apparaissent des cordes platysmales ?

Cette hyper contraction musculaire répond au changement des courbes vertébrales, car il existe une déformation liée à la posture : Avec les années qui passent, la tête part en avant, la courbure cervicale augmente avec parfois des signes d’arthrose et des douleurs.
En avant des vertèbres on retrouve la trachée, l’œsophage et les vaisseaux du cou; le seul élément qui permet de maintenir la tête en bonne position érigée est alors représenté par la tension des muscle platysmas ou peauciers du cou, qui sont aussi les muscles de la grimace: On les observe parfaitement au moment de la grimace en contractant les coins de la lèvre vers le bas.

Y a-t-il des solutions chirurgicales ?

Il y a eu beaucoup de tentatives chirurgicales pour améliorer cette hyper contraction des muscles platysmas. Ces opérations s’inscrivent en général dans le cadre d’un lifting cervico-facial : le chirurgien prend alors soin de sectionner complètement les muscle platysmas. Mais il s’agit d’une opération relativement compliquée et lourde, pour laquelle les patients sont assez réticents au moins dans leur jeune âge.

Qu’apportent les injections de botox dans les muscles platysmas ?

L’expérience du Botox en injections intramusculaires strictes depuis une vingtaine d’années se révèle très positive, quand il s’agit de traiter avec légèreté et par piqûres simplement ces cordes disgracieuses ; malheureusement il faut répéter ce traitement plusieurs fois car la réaction au botox et variable d’un patient à l’autre.
Par ailleurs, les injections de Botox n’améliorent absolument pas les surplus graisseux du cou et des bajoues ; seule une liposuccion ciblée permet de réaliser l’ablation des amas graisseux non désirés.

Mon protocole particulier d’injections de botox au niveau du cou

Dans mon expérience personnelle j’utilise un protocole spécial pour traiter les cordes platysmales par injection de botox : Je réalise deux séries d’injection à un mois d’intervalle, ce qui permet de moduler la dose nécessaire au traitement, de renforcer la première injection si elle est insuffisante ou partiellement insuffisante, afin d’entraîner une mise au repos parfaite des muscles platysmas. Comment on peut le voir sur les photos avant après, le résultat n’est pas absolument parfait mais l’amélioration est considérable et entraîne en général une grande satisfaction chez les patients concernés, avec une disparition quasi complète du complexe.

Nous sommes encore dans l’attente de traitement plus sophistiqué et chirurgicaux qui serait à la fois extrêmement simple mais aussi très efficace ;

En attendant le recours aux injections de Botox répétées au niveau des cordes platysmales représente un choix raisonnable mais non dénué de risque : Il faut en effet savoir piquer dans le muscle en pleine épaisseur, sans pénétrer une des nombreuses veines présentes au niveau du cou, afin d’éviter un embol de botox dans la circulation générale.

Mais fait avec précaution, ce traitement par injection de Botox au niveau du cou se révèle très satisfaisant et pouvant être répété autant de fois qu’il est nécessaire, avec le seul petit risque de créer des hématomes limités en surface au moment de l’injection sous-cutanée.
de l’injection sous-cutanée.

25 juillet 2022

Un point sur la Chirurgie esthétique de la face ou esthétic facial surgery

Un livre remarquable a été publié en 2021 par Juarez M Avelar, un ami chirurgien esthétique au Brésil, paru aux éditions Springer, avec la contribution de 105 auteurs dont 3 articles par moi-même.
Ce livre est une véritable Somme sur toutes les techniques de lifting cervico-facial ou segmentaire, de blépharoplasties, d’augmentation de volume pour rajeunir le visage. Mais un bon quart du livre traite aussi des complications après lifting cervico-facial et des possibilités d’y remédier ; pratiquement toutes les controverses modernes sont abordées décrites par les auteurs eux-mêmes qui affectionnent tel ou telle technique spécifique. Ce livre est donc une mine de renseignements et d’enseignements.
Quelques articles sortent du lot car ils apportent quelque chose de nouveau et qui mérite d’être connu.
Bien sûr au début de l’ouvrage le docteur Avelar (qui fut l’élève de Ivo Pitanguy, le roi de la chirurgie esthétique au Brésil, lui rend un hommage appuyé.
J’ai personnellement contribué à ce livre en rédigeant l’historique de ma découverte du SMAS qui a permis de renouveler les techniques de lifting en agissant sur les plans profonds. Après avoir été vilipendé, cette nouvelle conception de la structure du visage a permis l’apparition de nouvelles techniques opératoires multiplans ; certes le suédois Tord Skoog, après d’autres chirurgiens du début du siècle, s’étaient déjà aperçus qu’un feuillet dissécable(individualisable) doublait la peau du visage ; mais c’est le génial Skoog qui osa et fut le premier à opérer les muscles peauciers du cou en les sectionnant pour les retendre.
Puis après ma découverte qui permettait de comprendre la structure et la fonction du SMAS dans sa globalité, c’est un chirurgien américain, John Owsley, de San Francisco qui suivit ma démarche anatomo-chirurgicale, ouvrant à tous les collègues une nouvelle voie opératoire ;
Je décris ainsi dans ce livre la technique du lifting biplan puis celle du microlift beaucoup plus léger qui permet de concurrencer la méthode des fils tenseurs qui est pratiqué par les médecins esthétiques.
Le professeur Avelar décrit quant à lui, entre autres chapitres, une technique de tunnelisation sous-cutanée pour éviter de blesser les vaisseaux sanguins et les nerfs de surface, ce en maniant les ciseaux ou le bistouri quand on décolle les tissus pour les retendre. C’est une tunnelisation née de la technique de liposuccion imaginée par Yves Gérard Illouz en France en 1978. Un peu comme dans les microlifts que j’utilise, Avelar ne coupe pas tous les ligaments suspenseurs de la face (ligaments de Furnas) mais les libère par une douce manipulation des canules afin de pouvoir retendre les tissus de surface, en associant une liposuccion de la moitié inférieure du visage. J’ai appelé cette dernière façon de faire “le lipolift” car je l’ai aussi beaucoup utilisé pour dégraisser la moitié inférieure du visage et du cou y compris au niveau des bajoues. Cette technique permet une rétraction cutanée d’environ 20 % et peut même parfois éviter d’enlever de la peau chez les patients jeunes.

Le docteur Claudio Cardoso de Castro (qui a été le premier à décrire les différentes variantes anatomiques des muscles platysmas du cou, responsables des fanons si marqués chez certains patients âgés) a rédigé un chapitre remarquable pour montrer comment il parvient à restaurer le contour du bas du visage.
Plusieurs chapitres sont consacrés au traitement spécifique de la distension du SMAS et des techniques de sa manipulation, incisions et rétention.
Mais j’ai trouvé un chapitre très important écrit par le docteur Luiz Toledo, un grand chirurgien plasticien contributeur de beaucoup de techniques innovantes en matière de silhouette plastie, et qui a écrit un article sur le lifting associé aux greffes de graisse (lipofilling), techniques volumatrices qui sont très à la mode en ce moment.
Je me souviens dans les années 1980 d’être allé à Rio de Janeiro et avoir présenté pendant le congrès national brésilien, le lifting rajeunissant et volumétrique devant un aéropage impressionnant, présidé par le professeur Pitanguy : Je décrivais alors l’augmentation faciale avec des fragments de SMAS et des injections graisseuses ciblées.
Le professeur Avelar n’a pas pu résister d’ajouter un article sur le lifting associé aux réparations des oreilles, car recréer une oreille à partir de presque rien est une de ses spécialités, marotte qui l’a poussé jusqu’à des reconstructions quasi parfaites.
Le docteur Tomas Nassif décrit sa technique astucieuse de lifting maîtrisé dans ce livre imposant.
Les complications des liftings, physiques et psychologiques sont abordées ; un chapitre concernant l’attitude réparatrice en cas de paralysie faciale iatrogène a été écrit par le grand microchirurgien et plasticien Fausto Viterbo.

Les traitements des paupières vieillissantes, par des blépharoplasties diverses, les liftings régionaux ou segmentaires sont présents dans l’ouvrage, et aussi les liftings purement endoscopiques sans cicatrices- mais alors aucune peau excédentaire n’est enlevée ;
Les traitements rajeunissants de la peau par des ondes de surface ne ne sont pas oubliés.

Ce livre existe aussi accessible par Internet pour les spécialistes ; il est rédigé en anglais. Je me permets dans ce court article résumant un ouvrage fondamental, d’ associer deux photos avant après, l’une d’un cas personnel après microlift, et l’autre après un lifting volumétrique pratiqué par le professeur Toledo.

Lifting volumateurMicrolift

Un livre donc qui fera date, ne serait-ce que par le nombre des contributeurs, et la variété des techniques présentées, toutes pratiquées avec une grande expérience et beaucoup d’objectivité.

13 juin 2022

Chirurgie des paralysies faciales

 Il existe des solutions réparatrices, beaucoup d’avancées modernes

INTRODUCTION

Les séquelles de la paralysie faciale sont connues depuis très longtemps; certains masques africains les représentaient déjà il y a des siècles!
Comprenez qu’il y a deux causes des paralysies faciales:
1) Une cause centrale, située au niveau du cerveau, à l’origine du noyau du 7e nerf crânien qui formera le tronc du nerf facial; toute atteinte cérébrale (anévrisme hémorragie tumeur ou projectile) entraînera une paralysie plus ou moins importante dans les signes seront massifs au niveau du visage. La paralysie siège alors au niveau du visage controlatéral à la lésion.
2) Une cause périphérique qui concerne le tronc du nerf facial, nerf moteur au trajet complexe qui passe par le rocher osseux pour sortir sous le crâne et traverser la glande parotide au niveau de la face; au cours de ce trajet des causes très variables peuvent entraîner une paralysie complète ou partielle du nerf facial; une atteinte virale peut ainsi créer une paralysie à frigore ;récemment on a rapporté que des patients vaccinés par le vaccin ARN Pfizer ont développé des paralysies faciales transitoires;
Dans le cas d’une cause périphérique, la paralysie siège du même côté que la lésion.

Chirurgie des paralysies faciales:Les avancées modernes

1)les greffes nerveuses transfaciales permettent de ranimer les muscles zyhomatiques paralysés et l’orbiculaire des paupières en se connectant en dérivation sur le côté sain

2)l’alourdissement de la paupière supérieure pemet une meilleure occlusopon du côté paralysé

3) des opérations réparatrices palliatives permettent une relative symétrisation au repos

4) les paralysies bilatérales bénéficient dee transferts musculaires et nerveux par microchirurgie, même chez les enfants au visage inexpressif.

Quels sont les signes d’une paralysie faciale?


Chaque étage du visage peut-être atteint en fonction de la cause lésionnelle; souvent il s’agit d’une atteinte globale car le nerf facial se divise en trois branches, vers l’oeil, la région Centro-faciale, et la région mandibulaire; le nerf facial étant un nerf moteur, les symptômes observés seront donc essentiellement des paralysies.
1) au niveau du front et du sourcil les rides disparaissent et le sourcil tombe;
2) au niveau des paupières, la fermeture de l’œil est impossible; on voit le globe tourner vers le haut quand le patient essaie de fermer les yeux; il en résulte une irritation cornéenne importante…
3) au niveau du nez et de la bouche, les muscles moteurs étant paralysés, le sourire volontaire disparaît, le sillon nasogénien s’efface, la peau et les structures sous-cutanée s’affaissent. Au contraire de l’autre côté non paralysé, il existe une surélévation du coin de la bouche par hypertonie réactionnelle.
C’est ce visage grimaçant d’un côté et atone de l’autre qui est le plus caractéristique de la paralysie faciale invalidante.

L’enfant peut-il être atteint d’une paralysie faciale?

Oui pour toutes les raisons tumorales ou traumatiques ; mais il existe un syndrome particulier, avec agénésie du nerf facial d’un côté, voire des 2 côtés: le syndrome de MOEBIUS, très difficile à réparer.

Quels ont été les progrès apportés au traitement de la paralysie faciale définitive?

Certes les paralysies faciales d’origine virale peuvent récupérer spontanément en quelques mois, souvent à l’aide d’un traitement anti-inflammatoire et cortisoné.(fig 9) Une auto-rééducation est nécessaire pour le meilleur résultat possible.
Mais les paralysies faciales définitives posent un problème très difficile, car il s’agit de réanimer un visage de façon à ce qu’il réagisse aux émotions d’une façon quasi automatique…

1) Les réparations les plus primitives et consister à enlever des fragments cutanés au niveau des sillons nasogéniens pour symétriser les deux moitiés du visage au repos; ces techniques ont-elles un effet transitoire et ne permettent pas une mimique élaborée.

2)En 1934, SIR HAROLD GILLIES, génial chirurgien des blessés de la face de la guerre de 14-18, a tenté de retendre les coins de la bouche par des bandelettes d’Aponévrose prélevées sur la cuisse, avec d’assez bons résultats pour l’époque.

3) En 1949, puis en 1953, le docteur CR MAC LAUGHLIN a imaginé de dérouter le muscle temporal, qui est un muscle masticatoire non atteint par la paralysie faciale, car innervé par le trijumeau; cette opération remarquable mais délicate à réaliser a été grandement améliorée en 2000 par un français, le docteur Daniel LABBE: Le muscle temporal est dés inséré, mais sa vascularisation et innervation sont préservées(fig 4); il est fixé par plusieurs attaches en profondeur du sillon naso-génien; progressivement ce produit une automatisation du sourire sans qu’il soit nécessaire de serrer les dents pour contracter ce muscle temporal déplacé;(résultat voir fig 5)

fig 4


fig 5

4) Dans les années 1970 les techniques par microchirurgie nerveuse et vasculaire se sont développées;
D’’abord les techniques de transfert nerveux trans faciales: On branche le nerf paralysé sur le nerf du côté sain grâce à une dérivation nerveuse en utilisant une greffe nerveuse prise sur la jambe; mais pour que cette opération réussisse il faut encore que les muscles paralysés gardent une tonicité suffisante. C’est le docteur Hans ANDERL qui en 1970 a décrit et réalisé cette superbe opération reconstructrice.

5) Si les muscles faciaux ne fonctionnent plus , il est possible de les remplacer par des petits muscles prélevés ailleurs sur le corps du patient: Muscle pédieux au niveau du pied, muscle petit pectoral au niveau du thorax, muscle gracilis à la face interne de la cuisse; Ces muscles sont transposés au niveau du visage mais il faut rabouter leurs artères, veines et nerfs, ce qui rend ces opérations complexes et impose une longue rééducation; les résultats en sont spectaculaires au prix de plusieurs retouches pour parfaire encore la symétrie du sourire et du visage.

6) La réparation des mouvements des paupières est plus difficile; autrefois on les alourdissait avec des petits poids en or ou des greffes de cartilage, maintenant on utilise un transfert du muscle peaucier du cou (technique de Thomas Nassif)

7) Également depuis les années 2000, l’utilisation du botox s’est répondue pour diminuer l’hypertonie des muscles de la mimique de l’autre côté de la paralysie faciale, spécifiquement pour lisser le front et obtenir une meilleure qualité de vie.

9 mai 2022
Dr Vladimir Mitz

Chirurgie esthétique,la médiatisation, ses bienfaits et ses effets pervers.

La Chirurgie esthétique,la médiatisation, ses bienfaits et ses effets pervers sont à l’ordre du jour.

.On a vu récemment dans la presse et la télévision (TPMP),la polémique concernant un chirurgien esthétique français très brillant qui a été accusé de n’avoir pas bien traité quelques-unes de ses patientes de la téléréalité.

J’ai traversé personnellement également plusieurs phases de médiatisation, car étant chirurgien réparateur dans un hôpital public où j’ai développé la chirurgie esthétique pour la démocratiser, j’en suis devenu un personnage représentatif : jeune, dynamique, vulgarisateur dévoué des nouvelles techniques de la chirurgie esthétique ;

Les journalistes aimaient bien m’ interviewer, car j’avais une parole précise, concise, et très imagée pour faire comprendre les mécanismes chirurgicaux et biologiques qui étaient en jeu.

Mais cela a suscité beaucoup d’opprobres auprès de mes confrères. Je n’ai pas tardé à être ostracisé dans le cadre de nos sociétés savantes.
Mais je n’ai jamais regretté mes explications ni ma présence sur les plateaux radio et télévisés.

Toutefois , progressivement avec l’expérience aidant, je n’acceptais ces missions qu’après avoir réfléchi longuement au message qu’il s’agissait de délivrer, et à l’image que j’allais donner de ma spécialité , un peu chevelu au départ , puis rapidement dégarni, mais jamais confus.

Quels sont les bienfaits d’un passage télévisé?

À l’évidence la notoriété qui est acquise a un effet démultiplicateur momentané sur le nombre d’appels téléphoniques. Mais est ce que cela représente un « boost » important pour le nombre de patients qu’il sera donné à opérer?

Dans mon expérience, cette notoriété est plutôt transitoire et factice ; cela entraîne à consulter des patients peu motivés, mais esclaves des modes, hésitants et parfois incapables de supporter sereinement une intervention toujours plus lourde qu’imaginée ; de plus , comme ils ne sont pas envoyés par le médecin de famille, beaucoup se nourrissent de rêves plutôt qu’à une conception précise de ce qu’ils peuvent espérer en réalité pour améliorer leur apparence ou état physique.

Donc la notoriété d’un chirurgien s’inscrit sur le long terme.

Pour moi le partenaire référent idéal est le médecin de famille ou les spécialistes en ORL en sénologie, en gynécologie, et en rhumatologie, du fait que je m’occupe d’opérer le visage, la silhouette féminine, et pratiquer la chirurgie de la main-ce qui entraîne naturellement des connexions avec ces spécialités.

Mais l’établissement de ces relations privilégiées avec les différents confrères soumis à plein de propositions des autres collègues de la spécialité, suppose un très long travail de relation professionnelle.

Le but ultime n’est pas de passer par les réseaux sociaux pour provoquer l’admiration ni l’enthousiasme, mais de donner une image de sérieux, de disponibilité professionnelle, et de compétence validée par des publications scientifiques.

Quels sont les inconvénients d’une scarification télévisée pour un chirurgien esthétique?

Parmi nos opérés, il y a toujours des patients insatisfaits ou des complications dont on est responsable, et que l’on regrette. Certains patients qui ont subi ces avatars seront profondément troublés par notre présence médiatique, ce qui peut les pousser à faire en retour une action en justice ou des réclamations financières, ou une mise à l’encan via une presse qui rôde pour exhumer les scandales affriolants.

Ainsi cette hyper visibilité médiatique, qui n’occupe qu’un moment dans notre tranche de vie professionnelle, peut devenir extrêmement préjudiciable en ligne. Un de mes éminents collègues, brillant chirurgien et homme sage parmi les sages, disait régulièrement « pour vivre heureux vivons cachés » !

Sans atteindre cette philosophie de la grotte sombre et secrète où se réfugie l’ego, il me semble qu’il y a une part de raisonnable dans une prudence étudiée devant les sollicitations médiatiques que nous sommes amenés à entendre.

De plus, du fait de la présence attentive et de la rigueur du Conseil de l’Ordre des médecins, et malheureusement de la jalousie patente des confrères dénonciateurs,il est formellement ‘interdit de présenter des patients en train d’être opérés, même avec leur accord.

L’acte chirurgical n’est pas un show télévisé. Mais nous pouvons démontrer des opérations via youtube dans des conditions de sérieux absolu, pour que des confrères de la même spécialité puissent prendre connaissance des innovations techniques que notre talent peut produire.

Quelle est l’intensité du sentiment moral et éthique chez le chirurgien esthétique?

Je ne peux parler ici que dans mon expérience personnelle et des élèves que j’ai été amené à former au cours de ma carrière. Ma certitude est que 95 % de mes collègues chirurgiens partagent cette idée de vouloir faire leur travail dans une très grande discrétion, avec une très grande application, et sans aucun désir de marcher sur la tête de leurs collègues pour avoir plus de patients, ce qui impliquerait d’avoir plus de complications statistiquement…

Mais il en est un certain nombre, notamment parmi ceux qui sont les plus jeunes et qui souhaitent accélérer leur chiffre d’affaires via une accélération de notoriété,ou pour des raisons purement égotistes, qui peuvent succomber à cette pulsion de devenir le général quand on commence à être devenir soldat.

Cela est d’autant plus visible à notre époque, où la starification d’un chirurgien passe par le fait qu’il opère des stars et des gens connus, qui sont susceptibles de leur renvoyer une image iconique.

C’est vrai que cela est un risque qui se trouve vérifié par des faits récents(TPMP du 5 mai 2022). Mais tant que ses collègues possèdent une formation technique satisfaisante, qu’ils jouissent d’une accréditation officielle valide, qu’ils sont responsables de leurs actes et de leurs complications, et qu’ils sont prêts à assumer les conséquences de leur hyper médiatisation, il faut reconnaître qu’ils donnent une image à la fois séduisante de notre spécialité.

Notre spécialité a une image écornée car la dimension mercantile et prosélyte de la chirurgie et médecine esthétique polluent celle d’une spécialité thérapeutique ; d’où la pulsion néfaste de l’état qui réclame une TVA à 20 % sur les actes médicaux en chirurgie esthétique !

Dans notre spécialité les mots les plus tapés sur Google sont  “stars ratées”!!

En conclusion,

Il faut reconnaître que le public et les journalistes ont besoin d’avoir des informations fiables concernant la chirurgie esthétique plastique et réparatrice, dont les progrès sont constants.

La demande évolue en nombre en fonction de l’état économique de la nation, et de la pression profonde d’une société en quête d’hyper narcissisme.

La seule validation de la présence médiatique d’un chirurgien esthétique me paraît tenir dans sa capacité à informer sur les causes et aussi les complications des opérations qu’il est amené à réaliser. Pour le moment il n’a pas besoin de montrer que sa main ne tremble pas, simplement que son esprit est clair et qu’il respecte une éthique professionnelle intangible.