La chirurgie et la médecine esthétique des lèvres : en rajouter en haut, en enlever en bas!!
La demande de modification des lèvres de la bouche ou des lèvres génitales(labiaplastie) ne cesse de croître dans le monde ;
Cette demande portée par de nouvelles normes esthétiques transmise par les médias et les influenceuses implique de la part des chirurgiens et des médecins esthétiques une attitude mesurée prudente en respect d’une éthique qui reste délicate à observer ; la règle “d’abord ne pas nuire” passe avant la demande voulez-s “voulez-vous m’épanouir » !
Augmentation des lèvres supérieures et inférieures
L’observation minutieuse de la population féminine vieillissante montre qu’il existe une atrophie de la plaque lèvres ; les lèvres supérieures et inférieures s’affinent ;
Des ridules apparaissent en forme de barre code ; les sillons nasogéniens et les plis d’amertume se marquent davantage ;
Chez l’homme, l’affinement de la lèvre peut être génétique, et des lèvres trop fines confèrent un caractère cruel au visage ce qui peut gêner certaines personnes ; mais le vieillissement de la lèvre supérieure chez l’homme est retardé car il existe une couche de glandes pileuses qui rajoutent une épaisseur au derme profond, en comparaison de la structure féminine des lèvres.
Il existe aussi une demande plus rare de diminution des lèvres supérieures ou inférieures, à la suite d’une macrochéilie congénitale, caractéristique dans certaines races de couleur.
Cette demande peut également exister à la suite d’injection de silicone ou d’acide hyaluronique dans les lèvres supérieures qui en ont déformé les contours.
Mais de loin la demande la plus fréquente concerne l’augmentation des lèvres féminines, qui s’effectue grâce à des injections d’acide hyaluronique, selon des techniques propres à chaque médecin ; pour moi le but est de préserver un caractère naturel, ce qui n’est pas toujours le cas, et pas seulement par la faute du médecin mais aussi du fait de demande exagérée de la part de patientes qui souhaitent avoir des lèvres protubérantes, d’allure parfois caricaturale.
Certaines femmes des pays de l’Est adorent avoir cette bouche synonyme d’une hypersexualité affichée, ou du moins témoignant d’une volupté buccale clairement visible par tous.
Diminution des lèvres génitales(labiaplastie)
Cette demande peut concerner des jeunes filles ou des femmes adultes qui sont complexées par la taille des petites lèvres, présentant une hypertrophie fonctionnellement gênante, soit au moment des rapports sexuels, soit par frottement au cours de la pratique du vélo ; la demande purement esthétique est plus rare, et concerne des jeunes filles dont l’idéal d’apparence provient des images pornographiques où la région génitale de la femme est rasée et laisse apparaître une anatomie idéalisée ;
La technique opératoire de réduction des petites lèvres est bien au point, se divisant en deux grandes catégories : une résection en longueur (qui est ma technique préférée), ou des résections en forme de V, dont les suites peuvent-être plus problématiques.
Augmentation des lèvres génitales
Il existe aussi une demande plus rare d’augmentation des grandes lèvres ou des petites lèvres, voire du clitoris chez certaines patientes, à cause d’une perte de volume liée à l’âge qui avance ; cette augmentation peut se faire également par injection d’acide hyaluronique à répéter tous les 2 ans, ou mieux encore à mon avis, par des lipofillings en prélevant la graisse nécessaire à la face interne des cuisses ;
Il faudra parfois répéter le lipofilling après 6 mois pour obtenir un résultat stable, car seulement 30 à 50 % de la graisse injectée va survivre ;
Ces méthodes d’augmentation des lèvres génitales donnent de grandes satisfactions aux patientes concernées, et ne présentent que très peu de complications ; de plus les cellules graisseuses injectées améliorent la trophicité des tissus de recouvrement.
En conclusion
L’augmentation ou la diminution des lèvres au niveau de la bouche ou des organes génitaux à crée une sorte de nouvelle spécialité en matière de Médecine et de chirurgie esthétique : Elle concerne la sphère génitale, et certains collègues rajoutent en plus l’augmentation du pénis, du clitoris, où le gonflement du point G à leur champ de compétence…
Mais cette chirurgie et médecine à tropisme génital n’est en rien fantaisiste ni évidente ; gare aux désillusions, complications, asymétries génératrices de colères et d’insatisfaction ; aussi respecter le naturel et rester dans les clous du à peine visible sont ils les impératifs de prudence à respecter en toute humilité.
Écoute et empathie sont les clés d’une bonne relation entre le patient et son chirurgien esthétique.
Toutefois ce n’est pas toujours le paradis au cours de la consultation car un certain nombre de patients sont obnubilés par leurs problèmes qui motivent la consultation ;
Écoute et empathie au cours de la consultation
Analyse et propositions pour améliorer la communication chirurgien-patient
Les principaux problèmes identifiés :
- Monotonie et répétition du patient : Le chirurgien peut se sentir dépassé par l’insistance du patient sur ses problèmes, ce qui peut générer de la frustration et une communication moins efficace.
- Impatience du chirurgien : Le désir de transmettre ses connaissances et de guider le patient peut amener le chirurgien à interrompre prématurément le patient, ce qui est perçu comme un manque d’écoute.
- Mauvaise gestion des mécontentements : Lorsque le patient exprime son mécontentement, la réaction du chirurgien peut exacerber la situation et conduire à une rupture de la relation.
Propositions pour améliorer la communication :
- Formation à la communication non verbale : Les chirurgiens pourraient bénéficier d’une formation spécifique pour améliorer leur écoute active et leur capacité à décoder les signaux non verbaux de leurs patients.
- Mise en place d’un protocole d’entretien : Un protocole structuré pourrait aider les chirurgiens à mieux gérer les consultations, en laissant suffisamment de temps au patient pour s’exprimer et en planifiant des temps de pause pour reformuler et clarifier les points clés.
- Développement de l’empathie : L’empathie est une compétence essentielle pour établir une relation de confiance avec le patient. Des exercices de role-play pourraient aider les chirurgiens à mieux se mettre à la place de leurs patients.
- Communication transparente sur les risques et les limites de la chirurgie : Une communication claire et honnête sur les risques et les limites de chaque intervention permettrait de gérer les attentes du patient et de prévenir les déceptions.
- Mise en place d’un processus de gestion des réclamations : Un processus clair et transparent pour gérer les réclamations des patients permettrait de résoudre les conflits de manière constructive et de préserver la relation de confiance.
- Soutien psychologique pour les patients : Proposer un accompagnement psychologique aux patients pourrait les aider à mieux gérer leurs émotions et à faire face aux difficultés liées à l’intervention chirurgicale.
Quelques conseils supplémentaires :
- Utiliser un langage clair et simple : Éviter le jargon médical et adapter son langage au niveau de compréhension du patient.
- Valider les émotions du patient : Reconnaître et valider les émotions du patient (peur, anxiété, colère) permet de créer un climat de confiance.
- Faire preuve d’humilité : Reconnaître que l’on peut se tromper et être ouvert à la critique permet de désamorcer les tensions.
- Travailler en équipe : Impliquer d’autres professionnels de santé (infirmières, psychologues) dans la prise en charge du patient peut apporter un soutien supplémentaire.
- Écoute et empathie sont les clés d’une bonne relation entre le patient et son chirurgien esthétique.
En conclusion :
L’amélioration de la communication entre le chirurgien et le patient est un enjeu majeur pour la qualité des soins et la satisfaction du patient. En mettant en place des stratégies de communication efficaces, les chirurgiens peuvent contribuer à établir une relation de confiance et à améliorer l’expérience des patients.
Pour approfondir cette réflexion, il serait intéressant de mener des études qualitatives auprès de chirurgiens et de patients afin de mieux comprendre les facteurs qui influencent la qualité de la communication dans ce contexte.
Souhaitez-vous que j’aborde d’autres aspects de cette problématique, comme l’impact des nouvelles technologies sur la communication patient-chirurgien ou les enjeux éthiques liés à la chirurgie esthétique ?
À quoi sert le staff en chirurgie esthétique ?
Le staff est un mot anglais qui veut dire réunion ; il s’agit bien entendu d’une réunion médicale réunissant soit des collègues médecins ou chirurgiens, soit d’une assemblée où se rassemblent des médecins, des infirmières, ou des spécialistes divers, situation fréquente dans les services hospitaliers, où souvent sont admis des étudiants en médecine ou de jeunes collègues.
Quel intérêt présente le staff pour le patient?
L’intérêt du staff est qu’il permet de confronter des opinions diverses concernant un problème évoqué par un patient ; à cet effet, il faut que ce patient soit examiné et qu’il accepte cette réunion pluridisciplinaire qui peut présenter un caractère assez intrusif et donc psychologiquement pas si facile que cela.
Le staff de chirurgie plastique des anciens de l’équipe Raymond Vilain, dirigé par Vladimir Mitz
Ainsi, le staff des chirurgiens plasticiens de l’hôpital Boucicaut, est depuis plusieurs années, organisé avec les anciens élèves puis assistants et maintenant collègues brillants.
Ce staff mensuel consiste à examiner un patient qui pose des problèmes difficiles de chirurgie esthétique ou réparatrice pour lesquels il y a plusieurs solutions thérapeutiques possibles ; chaque membre de ce staff peut convoquer un, deux ou trois patients à cette occasion, quand il le juge utile.
Le staff a lieu dans une clinique ; il est totalement gratuit ; il peut aussi avoir lieu dans un cabinet d’un des chirurgiens, si la clinique est indisponible.
Le patient est prévenu que plusieurs spécialistes vont l’examiner ; chacun des spécialistes présents donne alors son avis et ses conseils opératoires en les justifiant devant le patient après l’avoir examiné ; puis le chirurgien senior va faire la synthèse de toutes les solutions ; le patient aura alors un délai de réflexion pour retourner voir le chirurgien qui lui a conseillé de venir au staff, afin de subir ou non l’intervention qui lui a été proposée.
Une information réciproque
Il est important que lorsque celle-ci a été effectuée, le chirurgien concerné rapporte à son groupe les résultats qu’il a obtenus afin que nous profitions tous de l’expérience de chacun.
L’intérêt de ce staff est qu’il permet aussi de désamorcer certaines situations conflictuelles ; chacun d’entre nous peut rencontrer des difficultés pour se faire comprendre d’un patient un peu hésitant ou avec lequel il n’y a pas eu de consécration d’une satisfaction à la suite d’une première intervention.
Une absolue confraternité!
Une totale confraternité est de mise ce qui n’est pas le cas le plus fréquent, quand des patients vont naviguer d’un chirurgien à l’autre pour obtenir un avis contradictoire : Malheureusement beaucoup de collègues sont plutôt négatifs et ont tendance à incriminer le chirurgien qui vient d’opérer en le qualifiant parfois avec des adjectifs guère respectueux ou objectif!
Le fait que nous soyons en groupe permet de démystifier les conseils qu’on donne au patient; les conseils prodigués en toute bonne foi et sans considération financière sont mieux acceptés par celui-ci, puisqu’il s’agit d’un avis consensuel- même s’il existe des différences d’opinion sur la voie chirurgicale à tenir ou même sur l’absence d’indication opératoire; ce refus d’une opération supplémentaire est alors vécu comme une véritable décision collégiale, et donc très important pour que le patient puisse l’accepter et se contenter de son résultat déjà obtenu.
Une épreuve pour le patient concerné
Il s’agit évidemment d’une épreuve qui n’est pas facile pour le patient anxieux, mais du fait de sa gratuité et du professionnalisme des membres du staff, il apparaît qu’il existe une très grande satisfaction de la part des patients qui se sont adressés à nous et ont accepté de participer à cette confrontation.
Elle n’a qu’un seul objectif : aider au mieux le patient pour qu’il puisse déterminer quelle est la conduite à tenir la plus raisonnable, la moins onéreuse et la plus consensuelle dans son cas.
Introduction:
Le concept de “safe Smas” prend son origine dans la multitude des techniques des liftings cervico faciaux contemporains présentés par des auteurs différents avec une approche différente du SMAS( système musculo aponévrotique superficiel de la face- que j’ai décrit avec une équipe de chirurgiens plasticiens français en 1974 sous la direction du professeur Paul Tessier).
Chacun des chirurgiens qui s’intéressent au problème ont imaginé des techniques plus ou moins profondes et différentes, qui voient actuellement le triomphe du Deep plane face lift, décrit au départ par le grand chirurgien du Texas, Sam Hamra.
Il ne semble pas y avoir de consensus sur la meilleure façon d’exploiter le Smas
Des chirurgiens de grand renom ont mis au point un certain nombre de techniques bien identifiées: quelques grands groupes de techniques sont ainsi parfaitement décrites et techniquement au point: en plus du lifting composite de Hamra, du maxi SMAS de certains auteurs américains, de l’incision distale du Smas du docteur Faivre, méthode qui récemment a été reprise par le docteur Andrew Jacono, auteur du patronyme deep plane face lift, on trouve une multitude de techniques différentes dont le point commun est la recherche du maximum d’efficacité dans la remise en tension des plans profonds du visage.
La technique du lifting biplan de Vladimir Mitz
Ces techniques sont différentes de celle qui a été décrite par Vladimir Mitz en 1980, utilisant un grand lambeau de Smas qui commence par une incision sous zygomatique horizontale , puis une longue incision verticale devant l’oreille, et vers le bas ,incluant la partie supérieure du muscle platysma: en haut, l’incision du Smas ne déborde pas l’arcade zygomatique, ce qui la différencie de la technique des high Smas face lifts publiés dans les années 90, allant chercher le Smas dans la fosse temporale..
Un livre récent publié par Juarez Avelar (M Avelar – Aesthetic Facial Surgery, 2021 – Springer) rassemble les différentes techniques de lifting cervico-facial; il réunit maints auteurs différents novateurs et contemporains; mais ce large panorama ne permet pas de se faire une idée précise des zones de sécurité et des zones de danger quand il s’agit d’inciser le Smas pour le décoller et le mobiliser. Docteur Vladimir mitz a écrit 3 chapitres dans cet ouvrage monumental !
C’est le but de ce court article que d’analyser où se trouvent les zones de danger et les zones de sécurité quand on désire faire un lifting comportant une action réelle sur le SMAS.
Actualités anatomiques
Notre attention a été attirée par un article publié dans le plastique et reconstructive surgery (PRS) journal de mars 2023 volume 151 numéro 3:
L’article ne mentionne que de très loin la synthèse de la description du SMAS faite par Vladimir Mitz en 1976, description trop ancienne pour être accessible sur PUBMED ;
Cet article publié par Koichi Watanabe et de son équipe multicentrique japonaise et américaine a pour titre “une méthode de dissection anatomique pour observer des structures faciales fibreuses“. Cette méthode de recherche anatomique est basée sur la destruction de toutes les cellules hormis les structures fibreuses, ce qui permet de suivre parfaitement la position et le trajet des structures fibreuses de la face, y compris le SMAS et les ligaments fibreux suspenseurs, ainsi que leurs implantations de fixation.
Cette étude impressionnante par sa précision démontre clairement que la description que nous avions faite (en 1976 dans le PRS )reste absolument valable, en dépit des dénégations concernant l’existence anatomique du SMAS, au début de notre publication, par l’équipe de Guy Jost et de Yann Levet, qui ont prétendu au départ que le SMAS n’existait pas en tant que structure définie, mais 2 ans après, ils l’ont finalement reconnu en la parant de leurs propres variations anatomiques; que les chercheurs successifs n’ont pas validé, revenant à la description initiale publiée dans le PRS de 1976.
L’article de Mitz est cité une fois en deuxième position de la bibliographie par les estimés collègues nippons, mais aucun de ses travaux cliniques, montrant les zones d’incision qu’il préconisait, n’est mentionné.
Petite revue de la littérature contemporaine
Des innombrables articles (193 recensés dans Pubmed depuis 2005!) traitant de l’anatomie du Smas et de sa structure fine, on peut extraire quelques articles emblématiques et les diviser entre:
1) Des articles qui confortent le travail de Mitz et Peyronie , dont surtout l’article de Daniller et de son équipe:
“The submuscular aponeurotic system (SMAS): a histologic and comparative anatomy evaluation.”
Thaller SR, Kim S, Patterson H, Wildman M, Daniller A.
Plast Reconstr Surg. 1990 Oct;86(4):690-6,
2) Des articles qui combattent la conception du Smas voire même son existence où sa réalité, tels les articles initiaux de Levet ou bien cet article niant le Smas:
“Does a superficial musculoaponeurotic system exist in the face and neck? An anatomical study by the tissue plastination technique, par Alexander Gardetto 1, Jörg Dabernig, Christian Rainer, Johannes Piegger, Hildegunde Piza-Katzer, Helga Fritsch. Gardetto A, Dabernig J, Rainer C, Piegger J, Piza-Katzer H, Fritsch H.
Plast Reconstr Surg. 2003 Feb;111(2):664-72; discussion 673-5.”
3) Une étude intéressante concernant l’embryologie du Smas montre que son origine vient de l’ectoderme, alors que les muscles mimiques proviennent d’éléments mésodermiques; le Smas chirurgical que nous connaissons provient donc d’une coalescence entre ces deux feuillets.
Pour ceux qui sont intéressés cet article est:
Development of the platysma muscle and the superficial musculoaponeurotic system (human specimens at 8-17 weeks of development)
C De la Cuadra-Blanco 1, M D Peces-Peña 2, L O Carvallo-de Moraes 3, M E Herrera-Lara 2, J R Mérida-Velasco 1″ScientificWorldJournal
. 2013 Dec 12;2013:716962. doi: 10.1155/2013/716962. eCollection 2013.”
Comment le SFIF est-il devenu Smas!
Il est nécessaire pour la petite histoire de raconter que lorsque nous faisions des travaux d’anatomie à la Faculté d’anatomie des Saints-Pères à Paris, en commençant par les études vasculaires par injection effectuée avec B.Ricbourg dans les années 1970-1973, nous avions abouti au concept de Squelette Fibreux de la Face ou SFIF; que nous avions présenté au professeur Paul Tessier; celui-ci était notre patron à l’époque, alors que nous ignorions tout des idées du génial suédois TORD SKOOG, manipulant déjà de façon prémonitoire l’aponévrose parotidienne et le platysma au cours de ses liftings.
Paul Tessier, plutôt porté sur l’os dur des malformations craniofaciales, et les ébauches avancées et révolutionnaires de ses liftings sous périostés fut néanmoins partant pour développer et présenter nos travaux anatomiques au cours du congrès national des plasticiens à Paris de 1974- dont il devait être le président cette année-là.
Tessier nous demanda d’animer une équipe, composée de ses anciens internes, dont F. Firmin, A. Thion, J Le Pesteur, A. Quilichini, CH.Raybaut, et M.Peyronie., pour approfondir cette étude dans le cadre d’un retour à l’anatomie qu’il souhaitait comme rapport annuel à la présentation du Congrès national de chirurgie plastique et reconstructive en 1974.
Ce travail anatomique complexe regroupait des dissections multiples de l’ensemble de la face y compris du nez, du cou et des orbites; il a inclut des injections vasculaires à l’aide du “radiocorrodan”,substance que nous avions mis au point avec B.Ricbourg pour opacifier les vaisseaux et les radiographier, des découpes anatomiques tous les centimètres permettant des radiographies étagées multicouches de toute l’extrémité céphalique, et des biopsies étudiées par anatomopathologie avec repérage; ce travail colossal entrepris dès 1973, nous avait montré qu’il existait des fibres musculaires histologiques à l’intérieur du squelette fibreux de la face: C’est cela qui nous a conduit à modifier (après moult essais) le nom de SFIF en Smas, que Tessier préférait car il était compatible avec l’anglais, c’est quoi la introduisait la notion de structure aponévrotique et musculaire intriquées. La publication définitive de la région chirurgicalement la plus innovante fut effectuée en 1976; Le Smas nasal étudié par F.Firmin et J.Lepesteur fut publié plus tard :
-Le Pesteur, J. (1989, January). Postoperative xeroradiography in esthetic rhinoplasty. Comparison of tissue reactions. In Annales de Chirurgie Plastique et Esthetique (Vol. 34, No. 3, pp. 243-250), mais fut éclipsée par la publication plus explicite de R.DANIEL et A.Letourneau:
-The superficial musculoaponeurotic system of the nose
A Letourneau, RK Daniel – Plastic and reconstructive surgery, 1988 – journals.lww.comFIF
Plastic and Reconstructive Surgery 82(1):p 48-55, July 1988.
Des publications plus récentes, sous la direction du Pr Bryan Mendelson, sont même allé jusqu’à contester l’existence du SMAS en tant que réelle entité anatomique, sans démolir toutefois son intérêt en pratique chirurgicale: ces auteurs ont contesté l’existence de l’élément aponévrotique au niveau du SMAS et ont plaidé pour une approche des structures plus profondes du SMAS en plein milieu de la joue :
The Superficial Musculoaponeurotic System: Does It Really Exist as an Anatomical Entity? -Minelli L, van der Lei B, Mendelson BC.
Plast Reconstr Surg. 2024 May 1;153(5):1023-1034. doi: 10.1097/PRS.0000000000010557. Epub 2023 Apr 11. PMID: 37039509; PMCID: PMC11027987.
Les différentes incisions possibles du SMAS au cours du lifting cervico-facial
Les incisions diverses doivent tenir compte des différences de solidité et d’épaisseur de la couche tissulaire très variable selon la partie considérée du SMAS.
Il faut aussi prendre en compte la proximité avec les nerfs moteurs issus des branches du nerf facial intra -parotidien.
Du fait de l’hétérogénéité du SMAS qui commence par être épais au-devant de l’oreille en regard de la glande parotide-dont il double le fascia pour venir tout doucement s’amincit au fur et à mesure qu’on avance vers le sillon naso géniens-, il faut aussi admettre que le niveau d’incision du SMAS pour le mobiliser et le positionner selon des vecteurs (qui sont si différents d’un auteur à l’autre )va conditionner la résistance dans le temps des sutures pratiquées .
Certains auteurs font des simples plicatures, d’autres des sutures en bourses afin de relever et retendre le SMAS en bloc, d’autre font des incisions à différents niveaux pour aborder cette structure chirurgicale plus qu’anatomique, avec leurs techniques particulières.
Le SMAS présente une solidité toute relative.
Nous avons publié en 1986 une description de la technique qui nous paraissait la plus efficace à l’époque:
-Current face lifting procedure: an attempt at evaluation.
Mitz V.
Ann Plast Surg. 1986 Sep;17(3):184-93.
Depuis cette publication nous n’avons guère modifié les incisions que nous utilisons dans le cadre d’un lifting cervico-facial avec séparation de la peau et du SMAS et décollement étendu.
Par contre dans l’évolution actuelle de la technique appelée microlift, encore appelée « micro SMAS-lift » depuis 2014, (qui est un lifting composite où la peau et SMAS ne sont pas séparés), les incisions du SMAS y sont bien différentes, car il faut superposer l’une sur l’autre deux couches de SMAS, la proximale et la distale , ce qui contribue à augmenter la zone de résistance par adhésion élargie des deux couches l’une sur l’autre.
Avantages et inconvénients de la technique de l’incision pré auriculaire du SMAS
L’énorme avantage de cette approche est que l’on incise le SMAS dans une zone où il est épais :
1) verticalement juste en avant du tragus en remontant vers le zygoma et en descendant en bas sur le bord postérieur du muscle peaucier du cou;
2) horizontalement
*en haut, on longe le bord inférieur du zygoma
* en bas on coupe si nécessaire le muscle platysma à environ 7 cm au-dessous du rebord mandibulaire.
Ainsi, la partie supérieure le SMAS est incisée en sous zygomatique jusqu’à voir apparaître les fibres du muscle de grand zygomatique. En procédant ainsi on respecte la glande parotide et le nerf facial car on ne pénètre pas en profondeur, on ne coupe pas la branche temporale du nerf faciale ni sa branche mandibulaire.
Par contre les difficultés proviennent du fait qu’on n’a pas d’action sur le SMAS de la région temporale; à la partie basse il faut prendre garde ou ne pas blesser la veine jugulaire externe et les branches nerveuses sensitives du plexus cervical superficiel.
De toute évidence, les principaux inconvénients proviennent du risque de blessure vasculaire au niveau de la veine jugulaire externe inférieure, qui est en étroit contact avec le bord postérieur du platysma.
Dans la partie haute le risque est de blesser les vaisseaux temporaux, dont on sait l’hémostase difficile, avec un bouchon de coagulation qui peut sauter en cas d’hypertension subite et être responsable d’un hématome géant avant qu’on puisse pratiquer l’hémostase en urgence.
Les risques nerveux sont prédominants, du fait de la proximité des branches du nerf facial qui sortent de la parotide. L’approche distale du SMAS là où il est le plus fin, fait courir un risque de coagulation ou de pincement des branches du nerf zygomatique. Si le décollement est fait au doigt ou avec un instrument non contondant, il y a moins de risques, et c’est ce qui constitue la caractéristique principale de la dissection au cours des deep plane face lift ou des liftings composites à la Hamra.
De combien faut-il décoller le SMAS en profondeur?
Il y a vraiment deux situations opposées en matière de décollement du SMAS:
1) le premier cas est lorsque l’on veut faire un lifting avec des grands décollements afin de pouvoir retendre très efficacement, à la fois le SMAS mais aussi la peau excédentaire, dont des quantités impressionnantes peuvent parfois être retirées chez des patients présentant une grande laxité cutanée. Il y a une sorte de limite instinctive à ce décollement ; personnellement nous ne faisons plus des grands décollements qui peuvent aller jusqu’à déborder le sillon nasogénien comme nous le faisions autrefois, afin d’atténuer la profondeur de ce sillon par une dissection chirurgicale étendue ; nous préférons améliorer le sillon nasogénien par un lipofilling ou un implant dermo graisseux pendant l’intervention, ORL l’introduisant par voie endo nasale.
2) le deuxième cas est représenté par les techniques de microlift où le décollement sous le SMAS ne dépasse pas 2 à 3 cm, sans sectionner aucun des ligament de Furnas; ce respect des structures anatomiques est basé sur la conception que la remise en tension de la peau et du SMAS, qui ne sont pas décollés l’un de l’autre, entraînent aussi une remise en tension des ligaments et des structures fibreuses situées entre le SMAS et les muscles de la mimique, ainsi que ceux qui cloisonnent les loges graisseuses de la face. Cette remise en tension globale permet, en utilisant des vecteurs appropriés de replacer la pommette graisseuse à sa place, car souvent elle est tombée par rotation vers le bas accentuant la bajoue, ou au-dessus du sillon nasogénien- à cause de l’axe vasculaire para nasal qui la maintient centrée en place à la partie latérale de l’aile du nez en profondeur, donc à sa partie interne. Le mouvement qu’on lui fait subir en remontant le SMAS verticalement est donc plus qu’un simple relèvement, c’est une rotation en haut et en dehors de toute la loge faciale qui a migré vers le bas.
De combien faut-il décoller la peau du Smas ?
La question subsidiaire est donc de combien faut-il décoller le SMAS pour pouvoir ajuster des vecteurs qui puissent correspondre à une remise en tension naturelle des tissus dans les positions qu’ils occupaient autrefois pendant la période de jeunesse. C’est en cela que l’étude de photographies des patients quand encore jeunes peut apporter de bons renseignements sur l’importance du décollement à faire pour replacer quantitativement la peau et le SMAS d’une façon différentielle, et selon des vecteurs qui ne sont pas forcément symétriques ou parallèles; comme nous l’avons souligné, la tension sur le SMAS peut s’effectuer en haut et en dedans pour la partie interne du Smas sous zygomatique, et en haut et en arrière au niveau du SMAS qui correspond au platysma.
La peau en revanche se doit d’être redrapée d’une façon douce et harmonieuse privilégiant un vecteur vertical devant l’oreille et un vecteur à 45 degrés en haut et en arrière au niveau de la mastoïde.
Comment retendre et retendre le SMAS une fois décollé ?
Toute la question de la fixation du SMAS dépend de l’endroit où on l’a incisé; si les amateurs de fils tenseurs privilégient la fixation à l’aponévrose temporale, dans les techniques de lifting cervico-facial que nous évoquons, la fixation se fait de SMAS à SMAS, avec des points de sutures qui devront être solides, non résorbables ou résorbables lentement. Les deux points clés sont en haut le bord inférieur et postérieur du zygoma et en arrière, on se fixer sur l’aponévrose mastoïdienne, donc derrière l’oreille. Si certains auteurs préconisent des lambeaux de SMAS découpés d’une façon variable pour créer des languettes de fixation, ce procédé ne nous paraît guère séduisant car il affaiblit la structure globale du SMAS utile.
Quelle leçon tirer des liftings biplan itératifs ou de reprise secondaire ?
Grâce à toutes les années qui sont passées et qui m’ont permis environ 40 ans de surveillance des liftings effectués depuis les années 1980, il a été possible de pratiquer des liftings itératifs : l’indication en fut portée habituellement entre 10 et 15 ans après le premier. Nous avons alors remarqué qu’il n’y avait pas de difficultés particulières à disséquer à nouveau le SMAS si cela était nécessaire, nous retrouvions même parfois les anciens fils de suture dans le SMAS, en tout cas il existait un plan de glissement confortable sous le SMAS cicatrisé, permettant d’en faire une libération progressive prudente mais réelle et efficace.
Conclusion:
Le concept de safe SMAS est valide et important.
Le niveau d’approche par incision puis dissection du SMAS est très variable actuellement selon toutes les techniques qui sont employées; notre contribution à ce débat technique est d’essayer de concilier l’efficacité de la remise en tension du SMAS en utilisant la partie qui est la plus épaisse et suturable, c’est-à-dire la région extra-parotidienne de cette structure ; cette conception a été longue à s’imposer en tant qu’exploitation rationnelle des éléments anatomico-chirurgicauxl utiles, afin de la tension cutanée nécessaire pour effectuer des liftings satisfaisants, durables et naturels.
Parallèlement, l’utilisation du Smas platysmal offre l’avantage de re-draper le cou; cette solide structure va permettre de replacer la glande sous-maxillaire sous l’auvent de la mandibule, et ainsi améliorer significativement l’apparence esthétique du cou; il n’est pas nécessaire de faire une longue approche médiane sous mentale, et d’essayer de rassembler les bords internes des muscles peauciers; une liposuccion sous mentale et des bajoues permettra une atténuation des reliefs graisseux enlaidissants: Ce geste (que nous appelons lipolift) a l’avantage d’entraîner une rétraction cutanée qui quoique modeste reste efficace; la tension des muscles peauciers vers l’arrière continue à mieux dessiner la région cervicale et à faire durer les résultats.
L’année 2024, marquée par tant de soubresauts terrifiants en matière militaire et politique, comporte néanmoins un certain nombre d’innovations dans les champs de chirurgie et de médecine esthétique.
En matière de médecine esthétique
– Les exosomes sont une source de revitalisation du visage ; il s’agit de petits sacs qui entourent les cellules végétales et qui transporte des protéines dont on pense quels sont capables de régénérer les tissus ou au moins d’apporter aux cellules humaines du visage une épuration et un métabolisme qui permet de les nettoyer et de même de les rajeunir ; l’utilisation de ces exosomes est encore assez restreinte il n’y a pas de vrai preuve scientifique de leur effet avec une documentation indiscutable ; mais beaucoup de spa ou de centres de médecine esthétique se sont lancés dans une course effrénée à leur utilisation en essayant de diversifier leurs sources d’approvisionnement.
– Les appareils sophistiqués utilisent des ondes physiques sont promotionnés par de nombreux fabricants qui y croient et veulent occuper ce marché florissant : consoles à type de lasers de différentes couleurs et de longueur d’onde variées , d’ultra fréquence capable de chauffer les tissus pour les faire se rétracter , ou de plasma susceptible de brûler en surface ; ces matériaux innovants entraînent donc un effet rajeunissant plus ou moins notable : les appareils très onéreux sont maintenant extrêmement présents sur les stands de congrès médicaux consacrés à la médecine et à la chirurgie esthétique ; l’immense variété des appareils présentés agissent au niveau de l’épiderme voire du derme par l’intermédiaire d’une pénétration à l’aide d’une canule ou d’une fibre optique.
– La marchandisation de l’esthétique
Le concept de spa gagne de plus en plus de terrain ce qui fait que les médecins ou les chirurgiens esthétiques travaillent seuls ou en groupe dans des sortes de centres de beauté où il y a une intégration de soins du visage par des assistantes qualifiées en médecine esthétique ; il existe des filières universitaires de formation en médecine esthétique pour les médecins généralistes ou les étudiants qui souhaitent actuellement on se réserver exclusivement à cet exercice qui n’est pas seulement celui d’appliquer des techniques mais aussi d’une relation humaine à créer avec chaque patient
– Botox et acide hyaluronique
Cette substance continue à dominer le marché de l’esthétique ; il semble y avoir un accroissement de la demande entre 5 à 10% par an en fonction des pays et des papes concernés ; les recherches pour obtenir des effets prolongés du botox (qui est un paralysant des muscles lisses) sont prometteuses ; les tentatives d’associer à l’acide hyaluronique injecté un effet boosteur du collagène représentent aussi une voie de recherche dont l’effet réel reste à prouver.
En matière de chirurgie esthétique
– La chirurgie des liftings a considérablement évolué car les patients exigent des suites beaucoup plus simples que celles qui était consécutives aux grands liftings cervico faciaux avec grand décollement ; ainsi le deep plane face lift, les mini lifts ou le micro Smas lift de Vladimir Mitz voient leur champ s’amplifier car ils permettent des opérations plus légères et en ambulatoire, bien que complexe techniquement, ce type d’opérations permet un réel rajeunissement ; la réparation volumétrique consécutive à certains vieillissements peut être améliorée par des lipofillings prix sur le sujet lui-même c’est-à-dire que c’est une greffe de graisse pour soi-même ce qui rend l’opération extrêmement valorisante et écologique.
– Les fils tenseurs trouvent un grand nombre d’applications dans les cabinets de chirurgie médicalisée avec parfois l’association de petits gestes chirurgicaux pour en augmenter l’efficacité.
– La chirurgie de la silhouette devient de plus en plus efficace du fait de l’association de système de rétraction sous-cutanée ; les opérations à visée d’amaigrissement de type chirurgie bariatrique génèrent dans environ 20% des cas une demande de chirurgie à cause des excédents cutanés résiduels.
– Les implants mammaires ont vu l’augmentation de leur durabilité et de leur fiabilité avec un nombre de complications de plus en plus réduit et une sécurité vérifiée notamment si les implants sont de type micro texturés ou lisses.
– La demande d’un aspect naturel prédomine actuellement chez nos contemporains qu’il s’agisse des opérations de type blépharoplastie ou surtout de rhinoplastie : on assiste au retour d’anciennes techniques à type de chirurgie de préservation de la bosse du nez qui n’est pas enlevé mais simplement enfouie en profondeur.
Finalement si on ne devait retenir qu’une chose ce serait cette exigence de ne pas paraître artificiel à la suite d’une opération de chirurgie esthétique car celle-ci serait considérée comme ratée ce qu’il faut évidemment éviter pour le chirurgien et pour le patient !
Introduction
L’existence de tatouage est devenue une banalité sur le corps humain qu’il s’agisse de jeunes adolescents ou d’adultes qui sont devenus adeptes de cette inscription sur leur corps des messages : Le sens individuel d’un tatouage est un dessin particulier; qui a pour eux seuls une signification importante. dans d’autres cas il s’agit de dessin stéréotypé qui permet d’appartenir à un groupe qui a choisi le même style dans des catalogues avec d’infinies possibilités
Une équipe de chirurgiens de Anne Harbor dans le Michigan ,composé de Clara Cullen ,Kayley Sanders; et Kevin Chung, ont publié dans le dernier numéro de plastic et reconstructive surgery journal en 2024 , un article qui s’appelle” les tatouages dans le champ opératoire ; état des lieux”
Dans cet article les auteurs plaident pour considérer les zones de tatouage comme des zones d’unité corporelle qu’il faut impérativement respecter si l’on doit faire des incisions ou une pénétration à l’intérieur du corps pour faire de la chirurgie sous endoscopie.
Qu’en est-il en réalité?
Il est vrai que le nombre de personnes tatouées a été augmenté par 10 en 10 ans,
Le nombre de salons de tatouage couplé à des salons de massage ne cesse de progresser. non seulement dans le centre des villes où travaillent des tatoueurs professionnels qui ont fait des études d’art et de tatouage,mais aussi dans des petits villages dans les boutiques de vendeur de bijoux ou de fripes.
Ces tatouages ont été réalisés d’une façon plus ou moins professionnelle mais ils ont coûté de l’argent à celui qui l’a fait inscrire dans sa peau.
Dans ces conditions, cette personne tient à ses tatouages, elle n’accepte pas facilement qu’une décision chirurgicale soit pratiquée en plein milieu.
Exceptionnellement ces patients demandent si l’on peut enlever les tatouages par la même occasion ,mais on sait que l’ablation d’une tatouage par excision suture donne de mauvais résultats , et que le seul moyen efficace et discret est la répétition de séance de laser bien étalonné en fonction des couleurs qu’il faut faut supprimer.
Un dogme de zone noble à respecter
Les auteurs de l’article en viennent ainsi à considérer qu’une plage de tatouage est une zone du corps humain comme une unité régionale esthétique qu’il convient de respecter pour ne pas créer de distorsion par une cicatrice mal placée.
Techniquement cela n’est pas toujours possible ,notamment au niveau de la chirurgie du membre supérieur ou de l’abdomen, zones où on trouver un grand nombre de tatouages contournés et occupant de larges surfaces,
D’autres tatouages posent un peu moins de problèmes, tels les tatouages au niveau du visage qui sont beaucoup plus rares;
Ceux qui sont difficiles à retirer sont les tatouages situés au coin des yeux ,ce que l’on observe parfois chez certains prisonniers; car ils ont une signification le d’homme soumis aux lois d’autres hommes.
Le tatouage de moyen de camouflage chirurgie trop visible
Il est assez fréquent que certaines cicatrices qui étaient hypertrophiques s’élargissent avec le temps et deviennent blanches larges et particulièrement apparentes.
Cela est notamment le cas chez certaines patientes dont des t téguments ont une réaction hostile par rapport aux actes chirurgicaux
Il s’est donc créé une spécialité particulière chez les tatoueurs professionnels qui se sont investis dans le camouflage des cicatrices d’abdominoplastie ,de cicatrice péri- ombilicale désastreuses, de plasties mammaire; des cicatrices inconfortables pour lesquelles ces patients souhaitent une astuce de camouflage qui transforme la cicatrice en une œuvre quasiment artistique.
Un autre domaine où ces tatoueurs médicaux ont prospéré est la re-création de mamelons et aréoles chez les patients qui ont eu une ablation pour cancer du sein , suivie d’ une reconstruction; ces patientes préfèrent une opération plus légère qu’une greffe de peau totale ; le tatoueur habile peut réaliser un nouveau mamelon par le biais de couches de pigments réalisant une illusion de plaque aréolo-mamelonnaire en trois dimensions quasi naturel;
Personnellement je préfère néanmoins la reconstruction de l’aréole et du mamelon par l’intermédiaire de greffes cutanées composées prises au niveau du sillon génito-crural et d’un tiers du mamelon controlatéral car cela donne des résultats beaucoup plus naturels et en relief.
L’effacement des tatouages
La disparition d’un tatouage est très progressive en fonction des encres utilisées; un tatouage peut durer de 5 à 10 ans puis commence à pâlir sinon à s’effacer.
Mais un grand nombre de patients souhaitent néanmoins renforcer leur tatouage s’il commence à pâlir car il considèrent que leur investissement initial doit se prolonger à l’âge adulte: il m’a même été donné de rencontrer des patientes de plus de 50 ans qui étaient particulièrement attachées à leur tatouage qui constitue pour eux une sorte de livre écrit sur leur peau et leur permet un repérage mental de leur aventure d’être vivant mémoriel sur notre terre agitée.
Conclusion
La chirurgie esthétique est de plus en plus souvent confrontée à des patients tatoués ce qui nous oblige parfois à des contorsions opératoires pour éviter de placer les incisions en pleine zone tatouée; ceci peut paraître futile si on considère que le tatouage n’est qu’un élément accessoire et sans importance comme inscription sur le corps d’un patient. Mais pour les patients porteur d’un tatouage auquel ils tiennent, ils devient nécessaire de respecter ces éléments constitutifs d’un passé qui présente une signification particulière et un investissement qu’ils ne souhaitent pas dilapider!
Le sourire gingival ou gummy smile en anglais, qu’est-ce que c’est ?
Le sourire gingival est ainsi appelé car quand la patiente sourit apparaît une double lèvre supérieure avec une partie de la gencive qui reste visible au moment du grand sourire; cet aspect n’est pas laid en soi mais peut déranger le ou la patiente qui en souffre car il trouve que son sourire n’est pas naturel; or effectivement, il existe des possibilités thérapeutiques relativement variées mais qui sont opérateurs dépendants.
Quelle est l’importance complexante du sourire gingival?
Le sourire gingival apparaît parce qu’il existe une hypertension des muscles releveurs profonds de la lèvre supérieure ce qui divise le muscle orbiculaire des lèvres en deux anneaux séparés par un sillon disgracieux.
Cette tension modifie l’apparence du sourire et fait que l’on peut visualiser les gencives des dents supérieures, ce qui entraîne un aspect figé du sourire qui devient peu engageant.
Quelles sont les solutions thérapeutiques modernes?
Il existe actuellement 3 principes thérapeutiques pour traiter le sourire gingival;
1) le traitement le plus simple consiste à injecter du botox soit directement dans la lèvre soit au point de YONSEI, situé à 1 cm en dehors de chaque marine et environ 2 cm au-dessus du bord supérieur de la lèvre; on peut ainsi agir sur la striction musculaire profonde qui coupe le muscle orbiculaire des lèvres en deux. Le résultat positif dure 2 à 6 mois en fonction des patients; le traitement va donc nécessiter plusieurs séances d’injection chaque année.
2) une deuxième solution est d’injecter de l’acide hyaluronique à l’intérieur du sillon ce qui va entraîner la suppression de celui-ci; c’est une méthode simple dont vous verrez un résultat sur les photographies avant après jointe à ce dossier; le résultat est bon et durable pendant une année environ.
3) la troisième méthode est chirurgicale; elle consiste à désinsérer et pratiquer une plastie au niveau du sillon pour entraîner son affaiblissement; le geste peut se faire sous anesthésie locale; il est un peu équivalent à une gingivoplastie effectuée par des chirurgiens dentistes dans leur cabinet ou en salle d’opération.
Mais c’est une intervention un peu plus lourde que les simples injections qui en général satisfont les patients.
En conclusion, le sourire gingival peut être traité assez facilement s’il est une préoccupation esthétique chez les patients qui en sont porteurs; des méthodes simples d’injection peuvent être proposées avant de passer à de la chirurgie qui est relativement plus lourde mais dont les résultats sont durables.
Vous pouvez lire et visionner un autre article sur mon (mes) livre(s) : Livres du dr Mitz Vladimir, parus en 2024, éditeur l’Harmattan
Le docteur Vladimir Mitz a publié 2 livres aux éditions l’harmattan à Paris:
Le premier s’appelle chirurgie esthétique et photographie qui explore l’histoire de la photographie en passant par les progrès de la photographie en 3 dimensions, à la vidéo aux techniques du morphing. Il explique l’intérêt de la retouche photographique en matière de chirurgie esthétique mais aussi le caractère esthétique de la photographie et la nécessité de mieux comprendre ce qu’est la photogénie, travail qui a été aussi effectué dans un livre précédent par Raquel Fonseca photographe qui a aussi publié chez l’harmattan.
Le deuxième livre explore les rapports entre les mythes anciens et contemporains et la chirurgie esthétique, pour essayer de mettre en avant ce qui ce qui peut constituer le caractère fondateur et l’importance des normes, mais aussi de les dépasser pour atteindre un idéal de singularité; certains mythes sont célèbres (Narcisse, Faust,etc.) d’autres moins connus (Hébé, Marsyas, etc.); à chaque fois il s’agit de célébrer l’antique, mais aussi de réfléchir sur la condition humaine; l’intérêt de la chirurgie esthétique est d’apporter à chaque individu une solution réparatrice des complexes et anomalies qu’il souhaite rectifier, sans perdre de vue qu’il s’agit d’opérer par une main d’homme et non pas de quelque intervention divine et magique.
Petite historique
Mon expérience de l’augmentation des fesses par lipofilling date des années 1980; en effet déjà à cette époque la technique du lipofilling avait été utilisée par Yves Gérard Illouz l’inventeur de la liposuccion; cette méthode a été appliquée assez rapidement aux pertes de substance et de volume au niveau des membres inférieurs et supérieur à la suite d’un traumatisme, notamment à l’hôpital Boucicaut à Paris où nous avions un grand nombre de blessés pour lesquels une demande de réparation sophistiquée se faisait jour; par exemple les pertes de substance du mollet à la suite d’une atrophie à cause de la poliomyélite étaient traitées grâce aux remarquables implants siliconés spéciaux inventé par le docteur Julien Glicenstein; mais dans certains cas ces prothèses n’étaient pas suffisantes pour une réparation parfaite; il fallait les compléter par des greffes de graisse autologue qui au départ étaient appelées de la liposculpture avant de devenir lipofilling.
D’autres équipes notamment l’équipe du professeur Mimoun de Paris ont beaucoup développé le lipofilling dans le cadre de la réparation des atrophies faciales à la suite de la trithérapie chez des patients HIV plus.
Augmenter des fesses ?
Il nous est arrivé épisodiquement d’avoir également à réparer des pertes de substance sous-cutanées au niveau des fesses ou au niveau des cuisses, et même dans certains cas d’avoir à retoucher des liposuccions qui avaient laissé des irrégularités en profondeur et en sous-cutané.
Aussi cette technique a beaucoup évolué dans le temps avant de s’imposer aussi bien dans la chirurgie réparatrice après cancer du sein, après qu’elle fut été validée par des statistiques importantes démontrant que cela ne comportait pas un risque cancérigène.
Les techniques de centrifugation proposées par le chirurgien américain Sydney Coleman ont été suivies en France par les travaux du professeur Guy Magalon de Marseille qui fut également l’initiateur de petites greffes graisseuses aboutissant à la technique des nanofat.
Personnellement, j’ai eu des patientes demandant que l’on réinjecte au niveau de la partie supérieure des fesses un peu de la graisse que l’on enlève au niveau de l’abdomen ou de la culotte de cheval.
Mais en réalité la demande forcenée d’augmentation des fesses date de l’époque de Kim Kardashian, vedette de la téléréalité, qui a imposé cette norme de beauté à un grand nombre de patientes d’origine ethnique spécifique, mais pour lesquelles obtenir un fessier rebondi était un gage de satisfaction personnelle et de séduction.
Des accidents rares mais graves
Un grand nombre de collègues se sont alors spécialisés dans l’augmentation fessière par liposuccion associée parfois à la mise en place d’implants siliconés fessiers pour obtenir un aspect de femme hottentote…
Malheureusement les techniques d’injection massive au niveau des fesses ont aussi donné des graves complications quand par mégarde le chirurgien a injecté des lobules graisseux dans les veines fessières qui sont relativement volumineuses. Il en est résulté des embolies graisseuses qui ont pu entraîner la mort d’un certain nombre de patientes et des procès retentissants s’en sont suivi.
Prudence dans les greffes de graisse dans la fesse
Ma pratique personnelle est plus limitée dans ce domaine mais dans mon expérience le comblement de déficience volumétrique au niveau de la partie haute ou latérale des fesses revêt un grand intérêt ainsi que la correction secondaire de liposuccions qui ont entraîné un vide sous-cutané ou des vagues au niveau des cuisses ou de l’abdomen.
Il faut bien prendre garde à la technique utilisée pour ne pas injecter de tissu graisseux dans le muscle fessier lui-même, mais plutôt en sous-cutané superficiel et profond pour éviter les complications de perforation vasculaire et d’embolie graisseuse.
Les techniques de préservation de la Graisse à injecter
Actuellement la technique de préservation de la graisse que l’on veut injecter s’est beaucoup simplifiée ; la majorité des auteurs préconise une simple décantation ou un lavage parfois avec une instrumentation spécifique.
Un collègue allemand propose de stocker la graisse dans des conditions spéciales pour pouvoir réinjecter en plusieurs fois, sans avoir à refaire de prélèvements sur la patiente- mais cette technique reste encore confidentielle.
Ainsi dans la majorité des cas, quelles que soient les techniques d’injection de la graisse, on constate une survie de l’ordre de 30 à 40 % du volume injecté primitivement ; il faut alors attendre au moins 4 mois avant de pratiquer une deuxième injection pour parfaire le résultat.
Le lipofilling mammaire est le plus utilisé actuellement pour reconstruire un sein après un cancer, mais l’augmentation de la taille obtenue est d’environ un demi bonnet de soutien-gorge par session. Peut-être que la Cryo préservation de la graisse enlevée au cours d’une seule opération évitera de faire un second prélèvement, mais ce n’est pas le problème essentiel.
Un collègue américain astucieux, le docteur Roger Khoury, a même développé une technique de méga injection de graisse dans les seins en dilatant au préalable la peau des seins par une sorte de ventouse extérieure.
Il en est de même bien entendu quand on fait des augmentations de la fesse par injection graisseuse. La qualité du geste chirurgical, sa minutie, la répartition harmonieuse de la graisse injectée sont les conditions essentielles pour obtenir un bon résultat stable. il faut aussi ajouter le fait que si la patiente grossit de plus de 5 kg, le tissu graisseux qui a été implanté va également subir une augmentation de volume;, il faut donc une grande prudence et une grande expérience pour bien calculer la quantité de graisse à mettre en place, afin d’obtenir le meilleur résultat, des formes optimales et une satisfaction de la patiente à long terme.