Le SMAS(systeme musculo-aponévrotique superficiel de la face) est un structure anatomique que j’ai décrite en 1974; il a permis le renouveau de la chirurgie de rajeunissement du visage.Cette structure déjà manipulée pendant les opéations de lifting par J.Bourguet au début du 20è siècle , puis surtout par T.SKOOG à la même période où je l’étudias , s’est révélèe d’une grance importance pour réussir des liftings bi-couches , donnant des visages bien tendus mais naturels à codition d’utiliser des vecteurs appropriés.
Le lip lift est une opération chirurgicale remarquable car il donne un grand résultat pour de toutes petites cicatrices. Cette intervention permet de raccourcir la lèvre blanche entre la base et le bord supérieur de la lèvre; il fait ainsi apparaître les dents du haut pendant le sourire, car celles-ci sont souvent cachées chez des patientes d’un certain âge, au moment crucial du sourire à bouche ouverte;
Des cicatrices sont dissimulées au niveau de la base du nez et à l’intérieur des narines; elles sont rarement visibles et peut-être encore améliorées par un traitement au laser;
Quelles sont les bonnes candidates pour l’opération? Quels sont les problèmes à résoudre ?
1- Une lèvre blanche trop longue : du nez au bord de la lèvre supérieure, plus de 6 cm (normale= 4 à 6cm):
Certaines patientes ont de façon congénitale une lèvre blanche trop grande qui cache les dents du haut au moment du sourire; ce peut-être aussi le cas de patientes plus âgées, qui de plus ont affiné leur lèvre supérieure;
D’autres patientes ont abusé des injections de silicone très utilisé autrefois ; cette huile destinée à augmenter la lèvre a alourdi leur lèvre supérieure; celle-ci retombe devant des dents du haut, donnant un sourire triste.Les dents du haut sont toujours couvertes par la lèvre tombant en rideau occlusif.
2- Une lèvre rouge supérieure trop fine
Des lèvres minces ne sont plus réellement à la mode; un caractère plus pulpeux semble être exigé par la majorité de la population y compris parfois par les hommes; l’épaississement de la lèvre rouge peut se faire de multiples façons: Injection d’acide hyaluronique, plastie locale en YV, ou encore éversion de la lèvre supérieure grâce au lip lift; ces gestes peuvent être parfois combinés. L’essentiel est de préserver le philtrum, et de conserver une anatomie naturelle, en tout cas dans ma pratique , et de ne pas créer un aspect artificiel et trop remarquable.
3- Comment s’effectue l’intervention?
Elle peut être faite sous anesthésie locale en ambulatoire; c’est une opération minutieuse mais peu grave et relativement simple et standardisée;
Un dessin très précis doit être fait avant l’opération en tenant compte des asymétries gauche-droite fréquentes, et d’inclinaison de la bouche par rapport à l’horizontale;
- désinfection locale
- anesthésie locale
- découpe d’une petite bande située à la jonction du nez et de la lèvre mais n’allant pas sur les côtés de la narine, contrairement à beaucoup d’opérateurs; ceci afin de conférer à la cicatrice un aspect quasiment invisible aussi bien de face que de profil.
- coagulation des petits vaisseaux qui peuvent saigner
- suture minutieuse en deux plans avec des fils résorbables
- un petit pansement est ajusté pour 7 jours
Le résultat est immédiat à la fin de l’opération : La lèvre supérieure est plus courte et elle est un peu éversée; les douleurs sont minimales, des petits sont à type de projection d’eau pulvérisée seront suffisants pour maintenir une hygiène correcte.
L’opération de lip lift aussi souvent pratiquée à l’occasion d’une autre opération de chirurgie esthétique du visage: Lifting rajeunissant, ou opération des paupières, ou tout autre geste nécessaire pour rajeunir ou embellir; elle se fait alors dans une clinique ou en milieu hospitalier.
4- Quels sont les soins post opératoires?
- pulvériser de l’eau minérale
- éviter l’eau du robinet pendant en 8 jours car elle est peu stérile
- éviter une alimentation trop riche en sucres, qui favorisent l’infection
- appliquer des crèmes cicatrisantes quand le pansement protecteur est enlevé
5- Quelles sont les complications?
- un excès ou une insuffisance de la quantité de peau enlevée sous le nez, ce qui ne donne pas un résultat satisfaisant; l’expérience du chirurgien est donc fondamentale; il vaut mieux enlever un peu moins que trop, on peut toujours faire une retouche si la lèvre blanche reste trop longue; par contre si on a trop raccourci, la réparation devient problématique.
- une cicatrice qui devient hypertrophique
Il s’agit d’une cicatrice rouge et épaisse, qui démange ou même peut être douloureuse;
Il faut alors utiliser des infiltrations de produits cortisonés, ou encore utiliser une solution laser;
6- Des résultats qui durent longtemps
Le lifting de la lèvre supérieure est une opération très utilisée par les chirurgiens esthétiques français; il a beaucoup d’avantages dans les cas précis que nous avons mentionnés; mais sa réalisation reste délicate: Un impératif essentiel est d’éviter les cicatrices qui contournent la narine sur les côtés extérieurs, et de privilégier les cicatrices internes à la base du nez.
Dans ces conditions, le Liplift représente un atout majeur pour améliorer l’esthétique des lèvres et de la région péri buccale.
Traiter les Douleurs après chirurgie esthétique
Traiter les Douleurs après chirurgie esthétique ? c’est possible et même recommandé(loi kouchner antidouleurs, prescription d’anatlgiques par l’anesthésiste responsable)
Les Douleurs après une chirurgie esthétique peuvent être traitées !des solutions efficaces existent pour Traiter les Douleurs après chirurgie esthétique .
Une angoisse très fréquente chez les patients opérés d’une chirurgie esthétique concerne l’apparition de douleurs post opératoires insupportables dans les suites immédiates ou secondaires ;
POURQUOI UNE DOULEUR ?
Les causes physiques de la douleur sont parfaitement identifiées :
Il existe 3 étages de la production de la douleur dans les suites immédiates d’une opération de chirurgie esthétique : bien que le chirurgien compétent esquive les petits nerfs peu visibles par une dissection douce, il est parfois nécessaire de les sectionner pour décoller les tissus.
2) La transmission via les filets nerveux jusqu’à la moelle épinière puis le bulbe cérébral est la voie de la propagation du message douleur ;
3) L’interprétation du message douleur se fait au niveau sous cortical (cerveau automatique) puis cortical, avec un décodage très variable d’un patient à l’autre de l’intensité ressentie du message douloureux ; un patient pourra sursauter et hurler, un autre ne dira rien et endurera
En fait, L’apparition des douleurs est en général retardée après l’opération : Souvent les chirurgiens esthétiques dont moi-même utilisons une anesthésie locale ou régionale en plus de l’anesthésie générale : nous pratiquons une infiltration des tissus préalablement à toute incision par une solution diluée de lidocaïne adrénalinée ; la durée de cette anesthésie locale est de 4 à 6h post opératoire ;
UNE LOI KOUCHNER ANTI DOULEUR
Du fait de la loi antidouleur datant de la période Kouchner, l’anesthésiste a pour mission de prescrire des antalgiques et des anti-inflammatoires d’une puissance adaptée à l’opération qui a été pratiquée.
Mes recommandations sont d’utiliser plutôt au départ des antalgiques banaux (paracétamol 1 g) à répéter trois quatre fois par jour ; mais dans le cas où ce traitement est insuffisant, la patiente a pour indication de prendre les médicaments antalgiques plus puissants, parfois des morphinomimétiques en cas de douleurs très prégnantes, associés à des anti-inflammatoires.
DES DOULEURS PENDANT LONGTEMPS ?
Les Douleurs post opératoires peuvent perdurer une semaine, en s’atténuant progressivement ;
Je voudrai ici envisager les douleurs persistantes, devenant ainsi anormales, sortant du cadre des algies post opératoires banales.
1) La section d’un nerf sensitif important peut entraîner un névrome; c’est le cas de la section d’une branche nerveuse du plexus cervical superficiel au cours d’opérations de lifting où le chirurgien coupe par mégarde un rameau nerveux très peu visible; les douleurs de névrome sont caractéristiques, car il existe un point hyperalgique lorsqu’on touche du doigt le point nerveux blessé ou coupé, qui cicatrise en une sorte de petite boule très sensible dès qu’on l’effleure; ces douleurs névromateuses sont difficiles à guérir; elles peuvent imposer une reprise chirurgicale pour enfuir le névrome plus profondément dans un muscle. Une récidive est toujours possible ; dans certains cas une suture microchirurgicale a été tentée avec un certain succès, mais c’est beaucoup d’efforts pour un simple souci sensitif.
2) Les douleurs concernant la transmission médullaire des sensations douloureuses ont la caractéristique d’être augmentées au cours des changements de position de la colonne vertébrale ; leur amélioration implique un changement postural voir une rééducation par une kinésithérapie bien orientée. Cela peut être le cas à la suite de certaines plasties abdominales, où l’on a pratiqué un grand décollement et une mise en tension des nerfs sensitifs.
3) Le contrôle central des douleurs perçues :
L’interprétation de la douleur au niveau du cerveau est très variable d’un patient à l’autre ; certains ont une excellente tolérance aux douleurs, et les maîtrisent facilement ;
D’autres patients ne supportent absolument aucune douleur, celle-ci entraînant hyperactivité, angoisse voire même un état dépressif ; cette dépression s’installe subrepticement, augmente, perdure, et bousille le quotidien ; elles sont d’autant plus mal supportées qu’il existe déjà au départ un état dépressif latent. Dans ces cas, le recours à un psychiatre ou psychologue compétent sera indispensable pour que le sujet puisse dominer sa douleur le temps que celle-ci s’amende progressivement, par association de psychothérapie, rééducation et antalgiques qu’on diminue progressivement.
4) La complication post opératoire est la cause la plus fréquente des douleurs post opératoires
– hématome géant après des prothèses mammaires ou un lifting mettent les tissus en sérieuse distension : une reprise au bloc en urgence est à prévoir
– infection du site opératoire avec rougeur et chaleur, parfois écoulement purulent
– désunion de la cicatrice, à la suite d’une suture sous trop grande tension ;
Dans ces cas de complication post-opératoire, il faut d’urgence rappeler le chirurgien pour qu’il fasse un état des lieux et qu’il mette en route le traitement approprié qui peut aller jusqu’à une reprise chirurgicale en urgence.
En conclusion,
La chirurgie esthétique n’entraîne que très peu de phénomènes douloureux chroniques, insupportables ou dérangeants ; la panoplie des thérapeutiques est suffisamment large pour qu’un traitement adapté soit ajusté pour chaque patient, en fonction non seulement de la cause précise de la douleur mais aussi de la psychologie de celui qui doit l’endurer.
Le chirurgien esthétique doit traverser la peau qui est l’organe principal de la perception du monde extérieur : La multitude des filets nerveux sensitifs, et des récepteurs qui parsèment notre enveloppe cutanée explique que cela crée un inconfort qui en règle est transitoire.
Ce n’est que dans les rares cas où il existe une douleur prolongée et inhabituelle que le chirurgien devra rechercher une cause précise à cette souffrance, qui n’est exceptionnellement une création totale de l’esprit dérangé par le traumatisme opératoire, et qui peut être majoré par une insatisfaction devant le résultat obtenu.
Cette approche psychosomatique des douleurs subaiguës ou chroniques m’a été enseignée par mon maître le dr RAYMOND VILAIN, à l’hôpital Boucicaut à Paris : ce chirurgien génial, qui a crée SOS mains Boucicaut en 1976, nous avait plongé dans la microchirurgie réparatrice des membres en urgence ; « La main est le parking des angoisses » disait-il, frappé par le fait qu’une toute petite lésion d’un doigt pouvait entrainer la paralysie de tout un membre supérieur, dans une chaine émotionnelle imparable, confinant parfois à des positions hystériques, car la blessure du doigt n’était qu’un petit symbole au travers duquel tous les malheurs passés du patient se bousculaient en une dramaturgie impressionnante.
L’art et la chirurgie esthétique
On parle souvent du caractère artistique du chirurgien esthétique, comparant son adresse chirurgicale à la virtuosité que manifeste le peintre ou le sculpteur, maniant habilement son pinceau ou son burin.
C’est vrai que (comme dans une activité artistique), l’expérience du chirurgien conduit à une forme de plénitude du rendu chirurgical, comparable à un tableau de la Renaissance aux belles formes harmonieuses, et aux couleurs chatoyantes.
Réussir l’opération du premier coup sans erreur!
Contrairement à l’artiste le chirurgien n’a pas le droit à l’erreur, bien que dans certains cas, il lui faille faire des retouches pour arriver à un résultat aussi parfait que possible; bien sûr; l’opération peut se prolonger, des petites retailles, reprises, modification des tissus sont parfois nécessaires pendant l’acte, mais une seule opération définitive est souhaitée par le patient super informé de nos jours, tolérant mal l’approximation et le retour au bloc pour reprise sous anesthésie.
Toutefois, comme dans l’art, le chirurgien esthétique connait l’inspiration du moment, ce qui rend son opération non pas aléatoire mais comportant un certain nombre de coups de bistouri variables dont le but final est d’arriver au résultat souhaité, non pas par un esprit chirurgical artistique, mais bien dans l’optique et le désir du patient demandeur d’une réparation d’un complexe.
C’est pourquoi on parle beaucoup plus d’une technique chirurgicale que d’un art de la chirurgie, bien que beaucoup de praticiens dans cette discipline se souhaitent intérieurement dignes d’un artiste et non point d’un moindre exécutant! Artisan plus qu’artiste, c’est ainsi que se voit la majorité des collègues en exercice.
Pourtant, à la différence fondamentale d’un artiste, le travail idéal du chirurgien esthétique est un rendu qui demeure INVISIBLE, Naturel, NON RETOUCHE!
Pas de félicitations glorieuses à attendre de ceux qui voient, remarquent ou critiquent un nez opéré d’évidence, ou un lifting si tendu que les oreilles se rapprochent du nez ou la bouche soit fendue en gueule de vieille carpe…
Une prédisposition génétique?
Un certain nombre de mes collègues sont issus de familles où il y avait un parent peintre ou sculpteur, designer ou publicitaire.
Ce n’était pas du tout mon cas;
Mon premier rapport à l’art est apparu bien tard quand j’étais étudiant en médecine, à la Faculté de Médecine des Saints-Pères à Paris.
Ce bâtiment hiératique, au fronton orné de sculptures célébrant la médecine antique, est situé en plein milieu des galeries parisiennes dévolu à l’art le plus moderne; c’est en me promenant dans ce quartier que j’ai découvert la beauté d’un tableau de Soutine, représentant la lune peinte à grandes flaques de blanc de zinc, en pleine nuit tourmentée parsemée de nuages éventés, tableau bien au-delà de mes moyens financiers à cette époque d’indigence pour moi; ce tableau qui m’a toujours fait rêver, était vendu dans une galerie spécialisée dans l’école de Paris dont la propriétaire, maligne, l’exposait en ayant changé le nom du peintre, pour éviter que l’œuvre ne soit volée par un amateur malhonnête!
Petit à petit, et dire que mes moyens me l’ont permis, j’ai acquis des œuvres de certains de mes patients qui, en tant qu’artistes me consultant par hasard, ont ressenti en moi une fibre artistique naissante, comme amateur d’art et non comme pratiquant.
Pratiquer un art pour éduquer l’œil et la main
Je me suis rendu compte cours de ces années que seule la pratique du dessin, et à moindre degré, de la peinture me permettait de mieux comprendre la qualité d’une œuvre artistique, et l’importance de la lumière reflétée par le corps humain ou par un objet: Cette constatation fondamentale a d’ailleurs beaucoup influé sur mes techniques de rajeunissement du visage chez les patients âgés, notamment en augmentant des volumes disparus au niveau des pommettes des joues ou des tempes;
C’est surtout la pratique de la sculpture sur le marbre ou sur des calcaires qui représente ma source de joie artistique la plus féconde, suivi par le dessin sous toutes ses formes; bien sûr la beauté de la femme et la volupté qu’elle dégage restent une source d’inspiration fondamentale, ce qui m’évite des pulsions disparates et plus ambiguës.
Finalement je ne considère pas les actes chirurgicaux comme une pratique artistique, mais la formation et l’exercice de l’art sont par contre un moteur fondamental dans mon analyse de chaque patient à opérer, et dans la prévision en 3D des volumes à améliorer à restituer ou à diminuer; l’exemple le plus frappant on est la plastie de réduction ou d’augmentation mammaire: Là où beaucoup de mes collègues ont besoin des ordinateurs ultra sophistiqués pour se représenter l’objectif final de leur intervention, j’ai développé une sorte d’instinct pour imaginer
les surfaces et les volumes à modifier pour parvenir au résultat idéal sans trop de perte de temps ni d’erreurs .
Par contre bien que j’apprécie l’art abstrait, celui-ci me semble plus difficile à intégrer en tant que substrat de pensée pour mon exercice de chirurgie au quotidien; je reconnais que la trouvaille de l’équilibre dans un tableau de Kandinsky, de Paul Klee ou des primitivistes russes est toujours une émotion forte, mais ne comporte pas d’arc-en-ciel d’inspiration pour la conception d’un acte opératoire, du moins en ce qui me concerne.
Chirurgien esthétique aimant l’art mais pas artiste total!
Je pense qu’il faut se méfier des chirurgiens esthétiques qui se considèrent comme des artistes; il y en a eu qui ont réussi cette double vocation, qui ont voulu faire des Expositions et VENDRE leurs œuvres comme tout peintre ou sculpteur en quête de renommée-en même temps qu’ils menaient une carrière chirurgicale; ce fut le cas du Suisse Rudi Meyer; mais on ne peut pas être grand en personnage dédoublé; beaucoup de mes collègues ont des talents de dessinateur ou d’artiste, comme feu mon ami Jacques le Pesteur, peintre de grand talent sous le nom de Boroffe; mais lui qui était un peintre extraordinaire, ayant étudié aux Beaux-Arts, ne voulait pas porter le même nom que le magnifique chirurgien qu’il était. Pourquoi?
Sans doute par une sorte de pudeur et par un instinct qui lui disait de bien séparer son activité professionnelle brillante, et sa pulsion artistique- pour laquelle il réservait une grande partie de son temps secret, s’ouvrant à des amitiés avec d’autres créateurs bien en dehors du monde du bistouri.
Mais l’art nourrit notre esprit scientifique, car être chirurgien, c’est être homme de technique, de raison, de cartésianisme auquel une bonne pincée d’instinct, de talent, d’inspiration, de doutes vient apporter son pesant d’or d’humanité et d’empathie.
L’hématome post opératoire important est un phénomène indésirable qu’une bonne chirurgie peut prévenir, mais qui doit alerter en post opératoire-à l’inverse des petits bleus .
Complication fréquente de la chirurgie esthétique et réparatrice, ces hématomes peuvent être redoutables!
Heureusement le plus souvent il s’agit d’ecchymoses ou de Petits Bleus superficiels, témoignant de la fragilité capillaire du derme chez des patients fragiles; ils vont disparaître en 10 à 15 jours, sans laisser de marques, et en passant par des coloris violacés, puis jaune et verdâtre.
L’hématome poste opératoire “sérieux” survient parce que un petit vaisseau sanguin se remet à saigner ou bien n’a pas été correctement coagulé dans la profondeur de l’espace d’intervention, pendant l’opération initiale; il s’agit en général d’un vaisseau de petit débit car sinon le l’opérateur l’aurait facilement repéré et coagulé pendant l’opération: C’est ce qu’on appelle le temps d’hémostase,
En général les chirurgiens plasticiens pratiquent l’opération après avoir infiltré les tissus avec un liquide contenant de la lidocaïne adrénalinée; ceci afin de diminuer le saignement et contribuer à la sécurité opératoire;
Mais ce faisant, il peut survenir en postopératoire une augmentation brutale de la tension artérielle à cause d’un choc émotionnel, d’un coup de téléphone inattendu, d’un stress particulier; c’est une brutale explosion de la pression artérielle qui fait sauter le petit bouchon qui bloquait le saignement; le patient est en train de se réveiller, et l’hémorragie reprend parfois à l’insu de l’équipe soignante, en tout cas en tout début d’évolution;
Ce n’est qu’au bout d’un certain temps qui peut se compter en minutes ou en heures que l’on s’aperçoit qu’il y a une anomalie au niveau du site opératoire:
– gonflement anormal sur le site de l’opération, près des incisions ou un peu à distance;
– douleur qui va en augmentant à point de départ local
– malaise et angoisse du patient qui vont en augmentant
On peut parler alors d’hématome expansif: il gagne rapidement de volume et peut alors comprimer la trachée, gênant la respiration s’il survient au niveau du cou, à la suite d’un grand lifting cervico-facial.
À ce moment l’équipe soignante alerte le chirurgien joignable sur place ou par téléphone; il doit revenir examiner le patient et prendre la décision opératoire de reconduire le patient au bloc afin de pratiquer l’hémostase sous anesthésie générale, ou plus rarement et à l’opposé, de pratiquer un pansement compressif susceptible de stopper l’hémorragie, à condition que celle-ci soit minime ;
À cet égard, il est intéressant qu’un drain aspiratif soit placé à la fin de l’opération initiale au cours d’une chirurgie importante où comportant un risque de saignement post-opératoire: Ce drain a pour mérite d’évacuer le saignement ce qui décomprime la plaie, et est un bon indicateur de l’intensité du saignement; si le drain se remplit de plus de 100 cc par heure, c’est qu’il y a un vrai problème et qu’il faut ré-intervenir rapidement.
Dans les scénarios les plus fréquents de mon expérience, une ré intervention dans les 6 premières heures a toujours permis de régler le problème, et d’éviter des complications plus tardives telles l’infection de l’hématome post-opératoire, ou bien l’ouverture du site opératoire sous tension à cause d’un hématome expansif;
Il n’y a que dans les suites de plastie abdominale(où le décollement sous-cutané est très important) qu’il a fallu envisager une transfusion chez des patientes dont le taux d’hémoglobine avait baissé considérablement.
En conclusion, les hématomes post-opératoire expansifs sont heureusement une complication rare; c’est pourquoi il est si important d’être opéré dans des conditions d’hospitalisation et de sécurité à la fois technique et humaine, protégé par une équipe infirmière et de surveillance motivée pour pouvoir bénéficier d’une reprise rapide au bloc opératoire en cas de nécessité .
La chirurgie des ambiguïtés sexuelles et transformation du genre a fait de grands progrès techniques mais n’est pas sans poser de graves problèmes éthiques, humains et administratifs: voyez cet article que j’ai récemment publié:lesproblèmes moral, socciétal et de technique chirurgicales utilisables rendent délicat la compréhension globale du problème; mais on assiste actuellement à une remise en question de la non concertation avec l’enfant qui présente des soi disant malformations dont les parents souffrent au début plus que l’enfant; il est donc nécessaire de revoir les conditions de la prise de décision sur ce qui doit être fait , rarement en rande urgenece, mais plutôt avec l’assentiment de l’enfant après une période d’observation et de réflexion.
La chirurgie esthétique au troisième âge
On parle beaucoup du 3e âge dont la population devrait augmenter significativement dans les 20 prochaines années ; les personnes du troisième âge sont différentes de celle que nous avons connu auparavant …
UN ESPRIT JEUNE
Elles ont un état d’esprit plus jeune, beaucoup plus informé, exigeant sur leur apparence, et un comportement social, sentimental, et mêmes sexuel qui correspond beaucoup plus à la tranche des 50-60 ans qu’à celle des 80 ans!
Hormis les personnes qui portent des handicaps physiques ou mémoriels de type Alzheimer, la majorité des patients du 3e âge que j’ai eu à traiter formulent une demande d’assistance de médecine esthétique ou de chirurgie esthétique, pour que leur corps extérieur demeure en harmonie avec ce qu’ils vivent à l’intérieur, un ressenti agaçant de vieillissement prématuré, d’autant plus que ce phénomène de vieillissement est très inégal d’un individu à l’autre, ce qui augmente encore les frustrations parmi ceux qui sont les plus marqués.
La différence d’âge n’est plus une barrière pour des relations jugées autrefois comme incongrues, mais s’il existe une possibilité de rajeunir pour le plus âgé des deux, cette possibilité conduit à un geste chirurgical ou médical qui entraîne une revalorisation de soi.
Dans ces conditions le recours à la médecine et à la chirurgie esthétique représente une modalité d’action très efficace quoique coûteuse pour ces personnes, surtout quand elles sont les plus marquées ; le prix à payer est moins un enjeu financier ah c’est âge, que la crainte une opération mal menée conduisant à un raté ;
DES RATES QUI AFFOLLENT!
En effet, ces personnes connaissent l’efficacité mais aussi les ratés trop fréquents présentés sur internet, et qui n’ont pas épargné des stars pourtant reconnues, dont la vie et la carrière ont été gâchées irrémédiablement.
Il est donc essentiel pour nous chirurgiens d’utiliser des techniques sûres et reconnues afin de ne pas créer de traumatisme supplémentaire à celui du vieillissement non accepté ;
C’est dans ces conditions que les opérations de type lifting cervico-facial biplan prudent et doux, les microlifts discrets, les opérations rajeunissant les paupières de façon subtile, le relèvement de la plaque péribuccale et des lèvres prennent une très grande importance : éliminer les barres codes des lèvres, repulper un peu les lèvres et les sillons, augmenter les pommettes et les joues creuses par un lipofilling astucieux sont autant d’armes dont nous disposons actuellement
DES ENFANTS QUI CRITIQUENT
Du succès de ces opérations et infiltrations dépend la qualité relationnelle entre les personnes du 3e âge, mais aussi avec la confrontation à la génération des petits-enfants: l’angoisse de la phrase “mamie tu as un cou de dindon, tu as les joues qui tombent” est sont souvent un prétexte à une opération rajeunissante pour maintenir une atmosphère joyeuse en famille.
En conclusion, la chirurgie esthétique a toute sa place au troisième âge, et nous pensons même qu’elle va considérablement se développer grâce à des techniques plus douces avec des suites plus simples.
Le SMAS,systeme musculo aponevrotique superficiel de la face
Le SMAS est une structure fibro-aponévrotique et musculaire(Système Musculo-Aponévrotique Superficiel de la face) qui se trouve sous la peau du visage; il représente une sorte de doublure tissée de collagène résistant à certains endroits(notamment en dehors de la glande parotide) et traversée par les muscles de la mimique qui se terminent à la face profonde du derme de la peau; bien qu’il soit parallèle à la peau, le SMAS reçoit les expansions des muscles du visage et agit comme un filet répartiteur des tensions; c’est pourquoi même un acteur n’a jamais deux fois le même sourire, car les différentes impulsions agissent les unes avec les autres pour donner une expression unique et qui varie dans le temps;
Au niveau du cou, le Smas s’imbrique avec le muscle peaucier du cou, qui est responsable des Fanons.
Qui a décrit le SMAS ?
C’est moi qui ai décrit ce système en 1974, dans le cadre d’une recherche d’équipe que j’ai dirigé à la demande de Paul Tessier;
Ces études anatomiques ont permis une grande révolution dans la chirurgie du rajeunissement facial en montrant que le lifting simplement cutané pouvait être amélioré par la retension du SMAS: Ainsi était né le concept de lifting cervico-facial BIPLAN!
Depuis de très nombreux chirurgiens ont chacun imaginé une méthode un peu différente pour pratiquer leur lifting avec des vecteurs de retension variables.
La technique du docteur Vladimir Mitz
Personnellement je privilégie un vecteur vertical au niveau du visage, en rajoutant une rotation vers le haut du coussinet graisseux situé au-dessus du sillon naso-génien, et un autre vecteur oblique à 45 degrés vers le haut au niveau du cou: On peut ainsi entraîner un rajeunissement harmonieux du visage sans déformation.
Actuellement sont remises à la mode des techniques un peu différentes, pour diminuer les cicatrices (telle la méthode du microlift indiquée chez les patients jeunes ou en reprise opératoire d’un ancien lifting), ou les techniques utilisant des fils tenseurs: Dans ce cas le médecin n’enlève pas de peau, mais la retend par la profondeur à l’aide de petits harpons reliés à des fils résorbables; je ne trouve pas un grand intérêt à cette technique.
Finalement la bonne connaissance de l’anatomie du visage est la clé qui permet de repositionner les éléments superficiels et profonds qui ont été déplacés par la distension des fibres élastiques à cause du phénomène de la gravitation universelle;
Il est certain qu’en position couché, nous sommes tous rajeunis de 10 ans…
Affinner le bout du nez
Il est fascinant d’observer comment le nez de l’homme parait s’épaissir avec les années, ce que nous constatons souvent sur nous mêmes!
Cette séquence de morphing photos axée sur le beau visage de Richard Gere le démontre fort bien!
Pourquoi cet épaississement?
Probablement par l’accroissement du volume des glandes sébacées et une couche de tissu gras au dessus du SMAS nasal…mais peu de travaux scientifiques à ce niveau sont disponibles; Il n’y a que des conjectures basées sur une constatation de consultation et d’observations courantes…
Cette surépaisseur qui arrive vers la cinquantaine est banale mais dérangeante; esthétiquement elle fait perdre les caractères de finesse et de sculpture énergique du nez chez ceux qui en souffrent; l’intensité de cette élargissement des parties molles du bout du nez est très variable, et très certainement influencé par des prédispositions génétiques, mais aussi par l’abus d’alcool, et d’aliments gras et sucrés; le femmes peuvent aussi en être atteintes, à un degré bien inférieur toutefois;
Un désépaississement chirurgical n’est pas inenvisageable, car c’est ce que nous faisons déjà dans les cas extrêmes de rhinophyma, sorte d’épaississement quasi tumoral du nez chez certaines personnes qui en sont atteintes pour leur grand désespoir: mais nous les traitons avec succès!”